On sait qu'aujourd'hui, pour réussir, mieux vaut être connu. Ou fils de. Une année à faire le mariole sur Canal et on fait son film, devant ou derrière la caméra. C'est la récompense, un signe de gratitude du milieu, et puis, Canal étant toujours l'un des principaux financiers du cinéma, l'argent ne sort pas de la famille. On ne compte plus les miss météo ou les amuseurs devenus les acteurs bankables ou les réalisateurs dont on parle et que l'on invite à venir parler sur les plateaux TV - ils connaissent déjà la maison et ses codes ! Je ne comprends pas autrement, par exemple, la carrière d'un Antoine de Caunes au cinéma : piètre comédien et médiocre cinéaste... Même punition avec les participants de téléréalité et tous les pipoles plus ou moins éphémères...
Le cinéma est devenu un truc qu'on met dans des grilles de programmes, dans des multiplexes alimentés chaque semaine en nouvelles nouveautés, les unes remplaçant les autres.
Ça
s'entasse. Afin d'accroître la visibilité des produits à consommer sur le champ (la vie des films en salles est de plus en plus réduite et les chaînes et écrans diffusant du cinéma de plus en plus nombreux), il faut rassurer le client, susciter son adhésion sans passer par la case réflexion, lui donner du connu, du beuze.
J'ai beau savoir tout cela, je suis toujours surpris de l'ingéniosité sans fin des décideurs qui président aux destinées du septième art français. Ainsi ai-je appris ce matin que la comédienne Marilou Berry, 32 ans, fille de Josiane Balasko, comédienne, réalisatrice et romancière, et nièce de l'inénarrable Richard Berry, avait lancé la mise en scène de son premier long métrage. Il s'agit de l'adaptation d'une BD : Joséphine, dont ce sera le deuxième volet. On ne va tout de même pas demander à la môme de faire preuve d'idées originales ! Le film sera produit par UGC, société fortement liée à Canal, afin d'alimenter les UGC Ciné Cités et autres salles inféodées, la filiale Studio Canal (exploitation vidéo et VOD), les émissions de service après vente lors de la sortie du film, etc.
La "fille et nièce de" en personne y tiendra le rôle-titre tout en dirigeant sa mère, la bonne Josiane. Mais ce n'est pas suffisant. Le tournage à peine commencé, le net vient de livrer une info essentielle à l'intérêt du film : la participation, dans un rôle secondaire, de la délicieuse Zahia Dehar. L'ancienne michetonneuse des Champs-Elysées, rendue célèbre pour avoir, encore mineure, vendu ses charmes, entre autres, aux footballeurs Franck Ribery et Karim Benzema - rapidement blanchis par la justice.
Il est vrai que de tous temps, nombre de courtisanes ont eu l'honneur des projecteurs et des ors de la République. Et que la créature a, depuis l'affaire, gagné des galons de pipolisation glam et populaire, après avoir lancé sa marque de lingerie, parraînée par Lagerfeld himself, présenté des émissions de télévision, défilé en petite-tenue, été dernièrement portraitisée par Pierre et Gilles et ainsi présentée à notre cher Premier ministre et à sa ministre de la culture... Joli parcours, il n'y a pas de doutes ! Quant à savoir si le cinéma français en sortira tout requinqué, il est encore un peu tôt pour l'affirmer... En attendant, je vais aller revoir Comme un avion !
La "fille et nièce de" en personne y tiendra le rôle-titre tout en dirigeant sa mère, la bonne Josiane. Mais ce n'est pas suffisant. Le tournage à peine commencé, le net vient de livrer une info essentielle à l'intérêt du film : la participation, dans un rôle secondaire, de la délicieuse Zahia Dehar. L'ancienne michetonneuse des Champs-Elysées, rendue célèbre pour avoir, encore mineure, vendu ses charmes, entre autres, aux footballeurs Franck Ribery et Karim Benzema - rapidement blanchis par la justice.
Il est vrai que de tous temps, nombre de courtisanes ont eu l'honneur des projecteurs et des ors de la République. Et que la créature a, depuis l'affaire, gagné des galons de pipolisation glam et populaire, après avoir lancé sa marque de lingerie, parraînée par Lagerfeld himself, présenté des émissions de télévision, défilé en petite-tenue, été dernièrement portraitisée par Pierre et Gilles et ainsi présentée à notre cher Premier ministre et à sa ministre de la culture... Joli parcours, il n'y a pas de doutes ! Quant à savoir si le cinéma français en sortira tout requinqué, il est encore un peu tôt pour l'affirmer... En attendant, je vais aller revoir Comme un avion !
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