Size matters
En vitrine du restaurant japonais devant lequel je passe chaque jour de travail, une grande pancarte affiche le prix des menus. 12 euros pour les adultes, 8 euros pour le menu enfant. Petite précision pour ce dernier, entre parenthèses : moins d'1m20.Retour à l'équilibre
Je rencontre cette fille, sublime, légèrement déséquilibrée. Elle me dit que ça allait mieux. Toutes ces épreuves - viol à peine sortie de l'enfance, délinquence juvénile, errance, drogues, alcoolisme, père de son enfant volatilisé la veille de l'accouchement -, elle commençait à les surmonter grâce à son psy. Un type très drôle qui lui faisait voir les bons côtés de la vie, qui l'appelait chez elle pour prendre des nouvelles. Et puis, la semaine dernière, elle se rend à sa séance. Porte close. C'est par une autre patiente qu'elle apprend que le psy s'est suicidé. Elle me demande ce que je bois.Démolition de l'usine à fiction
Lecture d'une série noire, hautement recommandée ici et là, son auteur devenu une référence en l'espace de deux bouquins. Le récit se déroule à Los Angeles, une démolition déréglée du système hollywoodien. Je ne sais si j'irai au-delà de la page 40. Suis-je trop sensible ou plutôt insensible à la métaphore qui fait de deux des personnages principaux des amoureux incestueux, l'un avec sa soeur, l'autre avec sa fille, se noyant ainsi parfaitement dans une industrie de petites et grosses combines entre copains et coquins ? Un sordide trop propre, fric, partouzes, flingue, drogues et vidéos, trop plein de scandales convenus, une mécanique trop parfaitement huilée, ça me glisse des mains tous les soirs.Silence
Le téléphone annonce un nouveau message et elle s'emporte. Il suffit qu'elle monte coucher sa fille pour que les SaimeS se multiplient. Je pourrais au moins être discret, mettre l'appareil sur silencieux. Je n'ai rien à cacher. C'est ma fille qui me fixe un rendez-vous pour demain. Elle s'excuse, c'est parce qu'elle m'aime qu'elle est sous l'emprise de la jalousie. Je chope un livre de Léautaud et lui lis ce propos d'un jour : La jalousie est le signe du manque de fatuité, du sens critique, de l'intelligence en amour. Un sot vaniteux n'est jamais jaloux.Elle remonte, rassurée. Et moi, je me demande pourquoi son téléphone reste en permanence en mode silencieux...
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