La grève se poursuivant à Radio France, il faut désormais se passer d'infos pas trop racoleuses le matin. Après avoir testé la navrante France inter - avant son black-out -, puis Europe 1, d'un niveau n'ayant rien à envier à la radio publique, je me suis tourné du côté de RFI, que j'écoutais régulièrement à une certaine époque.
Ce matin, l'ancien Poste colonial consacrait la plus grande partie de son journal à la catastrophe aérienne de la compagnie allemande, et ses 150 morts, très bon événement pour les médias en mal d'émotions. Car depuis, disons les attentats de 2001, l'actualité, telle que nous la délivrent nos chers médias, repose, on le sait, davantage sur l'émotion, aussi légitime soit-elle, que sur l'analyse. Et les réseaux sociaux semblent avoir accru ce phénomène ces dernières années. On se souvient bien entendu de ce slogan lancé sur Facebook par un publicitaire après l'annonce de l'insoutenable tuerie de Charlie. Et de la grande marche du 11 janvier, de son "esprit", et de tout le battage-chantage-rattrapage-recyclage autour de ces mobilisations citoyennes-spectatrices, meilleur moyen pour faire passer toute propagande. Loin des projecteurs, des caméras et des micros, le sort des peuples exsangues soumis à la tyrannie d'un système libéral pourtant à bout de souffle ne suscitera par exemple jamais la moindre marchandisation émotionelle.
L'ancienne station de Radio France, qui n'est donc pas en grève, évoquait ce matin, après le choc déclamé par les dirigeants politiques, la "terrible épreuve", le deuil national en Espagne, les reportages sur place, les témoignages, l'avis des experts, etc., l'idée géniale d'un internaute : un nouveau mot d'ordre, ayant déjà, certainement, fait le buzz : Je suis avion. J'ai immédiatement coupé la radio, histoire de ne pas rendre immédiatement mon café.
Dire que je m'en prends régulièrement à la francinterisation de France culture, à ses diverses dérives... Je dois avouer que mon petit Voinchet me manque le matin, malgré ses invités souvent contestables et récidivistes ! Et j'ai l'impression que je ne suis pas près de le retrouver.
Histoire de comprendre un peu, et de manière presque ludique, les enjeux de cette grève, voire l'avenir du service public, cette petite vidéo mise en ligne par Ma Radio Pédago. Chapitre 1.
Depuis quelques matins j’appuie frénétiquement sur le >> de mon autoradio, je balaie désespérément la bande FM. Finalement France-Culture est bien la moins pire même s’il faut subir les certitudes de Manière le mardi matin ou le prêche de Plenel le jeudi. Ce matin arrêt 30 secondes sur RMC. Les rabatteurs de la radio avaient dégoté un berger qui avait accompagné les secours sur le lieu du crash. Bourdin lui posait les bonnes questions pour que ça émotionne mais comme le témoin n’était pas dans le registre larmoyant, Bourdin lui faisait aussi les réponses. Le gars n’avait plus qu’à acquiescer : Déchirant !
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