Je n'ai pu m'empêcher, en rangeant les livres de Pierre Lamalattie dans ma nouvelle chambre et ma vieille bibliothèque, de feuilleter le plus petit d'entre eux, celui intitulé Portraits qui, à chaque fois, produit chez moi le même effet : rire et embarras.
En quelques mots, sorte de brefs CV, ce peintre-écrivain croque, pour ne pas dire dézingue, une centaine de personnages contemporains proches de nous, à qui nous pourrions terriblement ressembler. Il n'a pas son pareil (Houellebecq, peut-être, mais faut voir) pour trouver la faille dans nos personnalités, notre image, affichant jusqu'au vertige notre suffisance, la banalité de notre connerie, le vide sidéral de nos existences absurdes, la novlangue de nos sociétés et en particulier celle du monde du travail.
Je remercie le ciel de ne jamais avoir croisé sa route, je sens déjà suffisamment le poids de ma bêtise au quotidien...
Ses trois livres, celui-ci et deux romans, sont publiés chez L'Editeur.
J'ai eu le plaisir de passer un après-midi en compagnie de Pierre Lamalattie. La délicatesse même. Je me retenais toutefois de parler trop longtemps de peur qu'il saisisse chez moi un tic de langage, une phrase stéréotypée et qu'il m'épingle dans une nouvelle série de "CV". Un cv du style: FRÉDÉRIC "Il nous a dit: La philosophie c'est quand même un truc concon"
RépondreSupprimerVous avez tout compris, Frédéric : je suis mort de rire devant les peintures de PL (celles des portraits-cv), comme devant votre commentaire. Et j'aurais trop peur de le rencontrer, même si je devine en lui un être exquis…
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