Toni Catany via Flash of god |
- On ne te voit plus.
- Qui ça ?
- Toi !
- Je demandais : Qui ne me voit plus ?...
- Je sais...
- Ah... Et donc ?
- Donc quoi ?
- Tu parles de toi au pluriel ?
- Non, pourquoi ?
- Tu dis On ne te voit plus...
- On n'est pas un pluriel...
- Officiellement, non. Mais dans la forme que tu emploies, et c'est vrai pour la majorité d'entre nous, si.
- Je vois. Mais je ne parlais pas seulement de moi.
- Habituellement, je ne vois que toi.
- Pas faux.
- Qu'en sais-tu ?
- C'est ce qu'on dit.
- Qui ?
- Les autres.
- Et à part ça ?
- On en reprend une ?
- Quelle question !
- On ne va même plus voir le foot...
- Je streame.
- C'est pas pareil.
- Exact. Je suis peinard chez moi, pas emmerdé par des supporters alcoolisés ou simplement décervelés... Par les électeurs de Macron et de Marine, la transpiration, les tarifs prohibitifs, les commentaires des uns et des autres, les conversations à tenir, les portables, le métro... Je suis fatigué... Les technologies d'aujourd'hui ont du bon.
- Mais où est passé ton amour du vivre ensemble ?
- DTC. Je laisse ces concepts à la noix aux zigs de la politique.
- Tiens, ton ami Macron vient de déclarer que la France n'a jamais été et ne sera jamais une nation multiculturelle...
- ...Tu as de bonnes lectures.
- C'est dans le fil d'infos.
- Il doit être sacrément emmêlé...
- C'est une interview dans Causeur, reprise par Libé...
- Arrête, je vais vomir... Vivement qu'on en finisse avec ce cirque !
- Moi, j'aime bien, c'est amusant...
- Oui, c'est un beau spectacle, un grand divertissement...
- Je n'ai pas lu le papier de l'économiste que tu cites dans ton blog. C'est trop long.
- Je sais. On préfère les petites phrases, plus faciles à comprendre et à retenir, les slogans... Tu as vu ? Le nom même des partis est un solgan : En marche, La France insoumise, les Républicains...
- Reste le parti socialiste...
- Où il ne reste personne... Quand il y était, Valls voulait en changer le nom, tu te souviens ? Ça devait le gêner, le terme Socialiste... Avec En marche – vers on ne sait où, comme le souligne fort justement Lordon ‒, ça reste flou, c'est Plus belle la vie, Plus jeune l'Illuminé des Marchés...
- C'est l'époque qui veut ça...
- Elle manque singulièrement d'exigence...
- C'est moi ou cette bière a un goût d'urine ?
- Je ne sais pas, je ne t'ai pas goûté... Quand j'étais petit, ma mère disait que la bière était de la pisse d'âne.
- C'est une vieille expression...
- Oui, de quand j'étais petit..
- ...Non, je veux dire que ce n'est pas une expression de ta mère.
- Je n'ai jamais prétendu le contraire. Je disais que je l'avais entendu dire ça quand j'étais petit, ne déforme pas ce que je dis, bordel !
- En tous cas, elle a sa dose d'alcool
- Ma mère ? Elle ne boit jamais une goutte !
- Je parlais de la bière ! Vu ton état...
- Je ne suis pas bourré, amigo ! Il m'en faut bien plus pour ça !
- Je ne sais toujours pas pour qui aller voter.
- T'as qu'à voter Père Noël !
- J'ai peur d'un gros bordel. D'une guerre civile...
- Elle est déjà en cours, mon pauvre ami.
- Qu'est-ce que tu racontes ?!
- Elle est à l'oeuvre depuis des années : au nom de la fameuse crise de la dette, les fils et filles de putes corrompus, accompagnés par une grande partie de la presse, s'en prennent aux chômeurs ‒ tous des assistés ‒, aux migrants, aux Roms, aux Sans-dents, aux ouvriers, aux fonctionnaires, aux jeunes, aux Musulmans, à la sécu, aux syndicats... En Marche vers la modernité !, disent-ils à plat ventre devant la dictature de la finance à qui ils promettent plus de réformes, synonymes de régression sociale toujours plus grande !
- Tout ça ne me dit pas pour qui voter. La Pen me fout la trouille...
- Moi, c'est les gars de la Marine qui m'effraient. Tapis dans l'ombre, attendant de pouvoir sortir pour cogner dur, et toute cette ribambelle de journalistes, de prétendus intellectuels qui lui font la cour depuis des années, s'imaginant ministres, conseillers de la princesse, collabos spontanés... On n'en a pas fini avec cette clique...
- Une dernière ?
- Une avant-dernière, tu veux dire ! Faut en profiter, tant que nous ne sommes pas soumis au couvre-feu après 20ᅠ heures...
Et la CFDT qui nous explique pour qui il ne faut pas voter. Ils s'osent tout à la CFDT, c'est à ça qu'on les reconnait.
RépondreSupprimerCher Luc, de tous les côtés, nous sommes pris pour des enfants et nous est dit pour qui nous ne devons pas voter. On l'a bien cherché, cela dit...
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