jeudi 5 février 2015

Le jeu des 7 erreurs



On croyait que ça pouvait être ça, le cinéma. 
Et ça l'a été. 
Mais c'était déjà la fin.
On ne le comprend que maintenant, plus de trente ans après la mort de Jean Eustache, mort de ça, de l'impasse dans laquelle il a mis ses films et sa vie, maudissant son époque, nostalgique de Vigo et Bresson, réinventeur d'une forme de cinéma primitif, trop pur, trop insolent, inclassable, incasable, trop fragile, pas assez militant, pas assez à gauche, trop prolo se rêvant dandy… 
Ça a existé.
Aujourd'hui, on a Christophe Honoré qui singe un peu tout ça. Et tous ces héritiers.
C'est deux gamins vus ce soir qui me replongent dans cette amertume, j'en suis conscient. Ils organisent un festival de courts métrages dans une ville qui n'a rien à faire de la culture et veulent m'inviter à une table ronde sur l'état de notre cinéma. Des années que je n'ai pas fait ça, l'impression de tourner en rond justement. Mais je sens en eux un désir, une naïveté, un amour du cinéma. On s'est vu une heure et pour une fois, j'avais en face de moi des gens encore plus désespérés que moi. Je n'ai pas pu leur remonter le moral. C'est le constat qui est amer, pas nous. 


4 commentaires:

  1. Réfléchis bien. Je redoute une vague de suicides d'ados dans le 93...

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    1. C'est dans le 92, terre bénie de la droite décomplexée !

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  2. film 1 : Chaque plan est saturé de sensualité. simplicité : les visages suffisent quand la vérité est là. Le temps qui passe est chargé d'une tension extrême.
    film 2 : l'image est lâche, insignifiante (décor parasite) aucune intensité dramatique chez les acteurs. le découpage : désordonné et plat. Le temps passe mais on ne ressent rien.

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    1. J'approuve, avec une réserve sur le terme "saturé"...

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