mercredi 11 février 2015

De la liberté de la presse


Pierre Bergé, avec un mannequin, semble-t-il




Hier, à propos de Swissleaks, Pierre Bergé, patron du grand quotidien des marchés Le Monde, et ancien dirigeant d'Yves-Saint-Laurent, qui décidément n'en rate pas une, déclarait sur RTL contester les méthodes des journalistes ayant permis la divulgation de l'affaire. 
Il ajoutait, sans rire, « Ce n'est pas pour ça que je leur ai permis d'acquérir leur indépendance. Ce sont des méthodes que je réprouve. Je ne veux pas comparer ce qui se passe à des époques passées mais quand même, la délation, c'est la délation. C'est jeter en pâture des noms. »  
Dans la journée, l'associé de Bergé à la tête de la feuille vespérale, Matthieu Pigasse, également vice-président de la banque Lazard, souhaitait pour sa part « ne pas tomber dans une forme de Maccarthisme fiscal et de délation. »  
On attend encore la réaction du troisième mousquetaire propriétaire, Xavier Niel, également actionnaire, notamment, de Mediapart, Bakchich et Causeur. Niel devrait remettre un peu d'ordre dans la maison, lui qui, peu après le rachat du titre avec ses deux complices, déclarait : « Pour nous Le Monde est un bien commun. Il nous semblait important qu’il ne dépende à aucun moment d’intérêts politiques, financiers, ou confessionnels ». Pas de quoi s'inquiéter donc.

2 commentaires:

  1. Leur reaction est quand même comprehensible, tous ces banquiers et patrons financiers ont dû avoir peur de voir leurs noms cités.Ils fraudent tous. Et les banquiers comme Lazard ont même inventé les methodes. Clearstream a été condamné, la presse n'en a quasiment pas parlé. Plus absurde : Mediapart et Causeur - dont les journalistes se prennent un peu trop au serieux et s'attaquent vertement - partagent les mêmes actionnaires. Causeur faisant plus fort, comptant comme actionnaire principal l'ancien propriétaire de Minute, quelqu'un de tres tres tres à droite, ancien membre d'Occident etc... Les journalistes qui y gribouillent s'indignent a tout va (c'est devenu une profession le 'journaliste indigné') mais s'indignent beaucoup moins d'être payés par de tels actionnaires... "L'impostura e l'anima vitale de la societa" a dit Leopardi...La routine.

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  2. Bien entendu, Pierre. Mais à force d'être pris dans cette routine, on oublie parfois qu'on y cherche aussi des "infos"… Et quelques vérités sont bonnes à rappeler de temps à autre.

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