mercredi 20 mai 2015

Patrimoine jondo




Manuel Molina, la moitié de Lole y Manuel, vient de succomber au sale crabe, à 67 ans, presque sur scène comme il en rêvait. J'avais découvert ce duo à 17 ans, dans le film de Carlos Saura Deprisa, deprisa (Vivre vite) dont j'ai déjà parlé ici. J'avais acheté le 33 tours de la bande originale et l'écoutais en boucle, enfermé dans ma chambre comme un forcené. Je ne connaissais rien au flamenco et le duo Lole y Manuel était un mystère. Il était plus facile de suivre la rumba des Chunguitos ou de Los Marismeños. C'est plus tard, quand j'ai enfin accepté cette musique dont m'avait bassiné mon père enfant, que j'ai appris à apprécier Camaron, Paco de Lucia, Chocolate, Agujetas et quelques autres. Et Manuel Molina, avec sa compagne, était l'un de ceux qui ont dépoussiéré le genre dans les années 1970, à la barbe des puristes. 
Je ne suis pas un spécialiste. Peux passer des mois sans écouter de flamenco. Mais quelques notes de guitare suffisent à me faire frémir l'échine. Et cette disparition, après celle du fils de Lucia, remue trop de choses, promesse d'une nouvelle nuit agitée.




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