mercredi 16 septembre 2015

Tristesse

 
Fred Deux, Mur de ma vie



Jean Douassot était mort depuis un moment. Depuis que son double avait assumé son identité de peintre-écrivain. Un aveu, on s'étonnait de savoir Fred Deux, né en 1924, encore en vie, après toutes les épreuves qu'il avait surmontées (enfance dans une cave, tubard, apprenti en usine, la guerre, la Résistance, le choix d'une vie discrète, loin du tumulte artistico-parisien, entièrement consacrée au dessin, la peinture, parfois la sculpture, aux côtés et avec la complicité de son épouse, Cécile Reims, née Tsila Remz au sein d'une famille décimée par la rafle du Vél d'Hiv', à la santé également fragile).

N'empêche, la tristesse est infinie d'apprendre que Fred Deux s'en est définitivement allé la semaine dernière, sans bruit, passée presque inaperçue. Je venais de lire La Perruque, suite magnifique de La Gana, tous deux réédités par Le temps qu'il fait
L'Exomaniac avait il y a peu mis en ligne, les dizaines d'heures d'autobiographie enregistrées par Fred Deux. C'est un bonheur rare.
J'avais réussi récemment à placer un papier sur l'oeuvre graphique de ce formidable bonhomme, je n'étais pas peu fier. J'attendais que le journal me fasse parvenir le deuxième ouvrage consacré au travail de Fred Deux pour finir l'article déjà bien avancé et dans lequel je ne manquais pas d'évoquer les romans. J'ai reçu le livre en fin de semaine dernière, quelques heures après cette triste nouvelle que j'ignorais alors. Il va falloir surmonter ce chagrin pour que l'émotion n'envahisse pas trop l'écriture et ainsi rendre mon modeste hommage à ce grand artiste.




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