La peste, en un sens, est un être supérieur qui sait où nous trouver et comment – au bain, en train de faire l'amour ou dans un lit. La peste est très forte pour vous coincer aux chiottes au milieu d'une belle colique. Si elle est à la porte, vous pouvez toujours crier : « Minute, bon Dieu, minute, merde ! », mais la voix d'un humain qui souffre ne fait qu'encourager la peste – elle se met à frapper, à sonner, elle s'excite (…)
Elle ignore tout de votre façon de penser, mais elle devine votre haine à son égard, ce qui ne fait que l'encourager. Elle devine aussi que vous êtes un de ces types qui, en ayant le choix entre donner des coups ou d'en prendre, acceptent les coups. La peste prolifère sur les meilleurs tranches d'humanité ; elle sait repérer les bons morceaux.
La peste déborde de lieux communs ineptes qu'elle prend pour de la sagesse. Voici l'une de ses réflexions favorites :
– Rien n'est à 100% mauvais. Tu dis que les flics sont tous des salauds, eh bien non, je connais des bons flics. Ça existe, les bons flics.
Vous n'avez aucune chance de lui faire comprendre qu'un homme qui endosse un uniforme devient un mercenaire au service du présent. Il est là pour vérifier que les choses restent exactement comme elles sont. Si l'état des choses vous satisfait, alors tous les flics sont de bons flics. Sinon, les flics sont tous des salauds. Mais la peste est imbibée de sa triste idéologie domestique et elle ne s'en départira jamais. Incapable de penser par elle-même, la peste s'attache aux gens, inexorablement, pour la vie.
– Nous sommes mal informés, dit la peste, nous ignorons les vrais problèmes. Il faut croire nos dirigeants.
C'est tellement con que je ne ferai pas de commentaires. D'ailleurs, j'arrête ici ce recueil de pensées pestueuses parce que ça me rend malade.
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