Giraud, justement. Le Dilettante a eu la bonne idée de rééditer ces jours-ci son Vin des rues de 1955, lequel avait connu une réimpression chez Stock dans les années 2000, dans une collection dirigée par Philippe Claudel et nommée – attention – Ecrivins (chez qui fut tout de même publiée Monsieur Bob, l'excellente biographie du journaliste-chroniqueur-bouquiniste, Olivier Bailly, rangé des voitures depuis). L'avantage avec cette nouvelle vie donnée au Vin de Giraud, c'est qu'on perd la préface du cinéaste de Tous les soleils pour retrouver celle de l'ami Doisneau – mais pas ses photos, malheureusement, qui accompagnaient un tirage chez Denoël dans les années 80. Les Robert faisaient en effet la paire, comme on le sait, l'un introduisant l'autre auprès des types les plus bizarroïdes, et le deuxième, qui n'était pas le dernier pour lever le coude, immortalisant des tronches et des ambiances pour ceux qui ne savent pas lire et pour tous les futurs nostalgiques du noir et blanc populaire. On y retrouve également le chapitre Carrefour Buci, viré de l'édition originale, et qui cuvait en Suisse au Dilettante. On trinque donc à cette bonne nouvelle. Et on laisse la parole à l'autre Robert :
En traînant la savate sur les quais, en reniflant l’odeur de céleri des Halles, en perdant ses nuits dans les bistrots de Maubert, Giraud peut vous raconter un Paris que vous ne pouvez pas connaître. Mais ne vous y trompez pas, Giraud n’est pas un montreur de monstres. L’essentiel, le merveilleux de ce livre, c’est que des acteurs écorchés par la nuit jouent sur des motifs vieux comme le beau monde : l’amour, l’argent, l’honneur. Il y a là-dedans un monde fou qui rêve tout haut ; et savez-vous que tout cela est vrai ?
Robert Giraud, Le Vin des rues, Le Dilettante, 2017, 19€
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