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Patrice Molinard |
Ça me fait drôle. Je viens d'apprendre la mort d'un personnage de ce blogue. Plus exactement, la mort d'un homme qui était à l'origine d'un texte publié ici. Je ne sais plus ce que j'avais écrit d'après lui. Ni le titre du texte. Je me souviens l'avoir fait parler de musique. Et de son chien. Plus exactement du chien de sa soeur. Elle le lui avait donné pour qu'il lui tienne compagnie. C'est grâce au chien que des voisins ont retrouvé le corps de cet homme mort dans la discrète solitude d'un appartement à loyer modéré. Il n'avait pas 60 ans. Je le connaissais à peine. Il m'arrive souvent de partir d'un détail, de ce que je peux percevoir de ma place. D'une phrase, d'un geste, une grimace. Et tout débarque sans crier gare entre doigts et clavier trop lents et bien maladroits pour transcrire le bordel de ma tête. J'avais improvisé une vie de papier, ou plutôt d'écran, à ce type en prenant avec lui quelques verres à un comptoir de pacotille. Il ressemblait comme deux gouttes de pinard à l'homme à lunettes de la photo de Patrice Molinard en couverture de Paris insolite, le livre formidable de Jean-Paul Clébert, un collègue de Robert Giraud... Forcément, je pense aux autres. Ceux que j'ai pareillement traités, et dont je n'apprendrai certainement jamais la disparition. A leur vie, je lèverai un verre ce soir au bar.
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