mardi 25 octobre 2016

Ni maman ni putain


je sentais bien
que ce ne serait pas simple
que les forces ne tarderaient pas
à me fuir
que je ne croyais pas ce qu'on
me racontait et n'apprendrai jamais
à compter
infirme à vie
l'amour c'était dans les chansons et
dans les comédies musicales
je préfèrais les polars
les westerns et même les mélodrames
j'avais trouvé dans le foot de quoi m'échapper
des
samedi gris au grand air
des parkings
c'est après que ça s'est gâté
avec les livres volés et les films
de Godard et
Jean Eustache à la dérobée
à 20 ans
le bandoneon d'Astor
les voix de Carlos et Susana
les bars
et les filles
fallait que ça
soit léger
romantique et tragique
rythmé
agréablement destructeur
que ça bouffe à l'intérieur
folie conforme avec des larmes
des cris sous le balcon
des coups à la porte
c'est après que
j'ai tout gâché
quand j'ai commencé à faire
semblant
masculin féminin
ni maman ni putain



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