via universalexports
dimanche 31 juillet 2016
vendredi 29 juillet 2016
Pas même une dernière fois
Stanley Kubrick via killerbeesting |
Jacques, comme tu peux l’imaginer, et même, j’espère, le constater, je ne peux plus attendre, espérer, croire : attendre que les choses s’améliorent, espérer que tu changes, croire encore en nous. J'aurais dû partir il y a longtemps. Tous ces mots banaux ne pourront jamais exprimer mon désarroi, tant d’années gâchées à tes côtés, les désillusions plus grandes les unes que les autres, ton manque d’ouverture, ta jalousie, ta bêtise, l’ennui et le silence insupportables qui se sont imposés au fil du temps. On ne va pas reparler de tout ce qu'on sait. Ces lignes ne vont certainement pas te plaire mais j’espère qu’un jour, tu les comprendras et te remettras en question sans avoir recours à la violence comme souvent chez toi. Ne cherche pas à me contacter, j’ai fermé mes comptes facebook et twitter, et changé d’adresse mail. Dès que je me serai posée, je pense voyager, m’éclater, me ballader, baiser, tout ce que tu ne m’as pas permis de faire au cours de ce qu’a été notre histoire. J’espère que de ton côté tu en feras de même. Soixante ans, ce n’est pas trop tard aujourd’hui pour commencer une nouvelle vie. Et il est possible que tu trouves une femme qui t’acceptes tel que tu es avec tes complexes de petite bite, ta mauvaise humeur (et odeur) constante, ton ignorance, tes potes, tes parties de chasse, tes programmes télé à la con, ta bagnole de merde et tes fantasmes à deux balles. Beaucoup de femmes ne se montrent pas difficiles à l’heure de mettre un homme dans leur lit, surtout à partir d’un certain âge. Moi, pour parler franchement, il y a un moment que tu ne m'excite plus. Je ne t'aime plus et je crois bien que, vue la façon que tu m'as traitée, toi, tu ne m'as jamais aimé. Je regrette pas, mais je me demande comment j'ai fait. Ne bois pas trop, je ne serai plus là pour être impressionnée et te supplier d’arrêter – et tout nettoyer le lendemain, pauvre con ! Oui, j'ai trouvé enfin le courage, rien ne m'arrêtera et tu ne m’impressionnes plus !Adieu(Je ne t’embrasse pas, pas même une dernière fois, comme à chaque fois)Françoise
PS : Pour des raisons pratiques, je ne change pas de numéro de portable pour le moment mais je ne répondrai pas à tes appels et suis prête désormais à déposer plainte si tu continues à me faire chier.
lettre trouvée ce jour dans un vieux polar emprunté à la médiathèque,
livrée sans passage par la case corrections
Entre-deux
Le vieux monde n'est plus, le nouveau tarde à apparaître et, dans cet "entre-deux", tous les monstres émergent.
Antonio Gramsci, Cahiers de prison
jeudi 28 juillet 2016
Une nuit sans femme
Anders Petersen via undr
La salle de derrière l'avant-dernièreelle se tient seule rose séchéeentre les pages d'un livre pauméje plisse les yeux au-dessusde mon livre volé vois le vide
de ses mains la mort sous la peau
elle ne boit rienelle est juste là sale raide comme le sortle regard avalé les larmes habituéesje l'avais aperçue une fois
ici mêmesans être comme là dévasté effrayépar tant de peine elle parle seuleje ne sais plus ce que je lisles mots se mêlentje tombe sur le papier rienelle fouille son sac se lèveun peu d'air d'une cigarette fumée sur le trottoirme frôle en revenant dans la salle de derrièrevide de son corps sans vie laissel'odeur du tabac sur moi un peu de son désarroielle parle encoreseule comme avant les yeux bleus lavésles doigts toujours pris par la cigarette ignoréela dignité ce qui lui reste de beautéle dos au mur raide comme la triqueun enfant paraît tatoué les yeux flinguésquitte sa chaise cachée se penche sur ellela laisse sans se retournerle fourgue j'ai penséelle le regarde s'éloigner demande ce que je fousl'envie de la prendre dans les brasne pas la laisser làson sac ses mots sans écho sa gueule sans jouesses joues sans larmesune nuit sans femmeils sont revenus ce soir
la femme seule et le gaminse tiennent devant la porte du bardéfoncée elle sourit il s'approchelui colle une galoche devant l'autre type qui se marreoccupé à rouler le joint qu'ils fumerontau coin comme tout le mondeje me lève la salle de derrièrel'avant-dernière vide de son corps sans viedemande la même chose et ferme mon livre
mercredi 27 juillet 2016
Vie de poète 2
Un bonheur profond
Un bonheur profondm'a saisiMes amis chrétiens disent
que j'ai reçule Saint-EspritC'est simplement la vérité de la solitudeC'est simplement l'anémone arrachéeattachée au rocherles racines exposéesau vent du largeO ami de ma vie griffonnéeton coeur est comme le mien –ta solitudete ramènera chez toi
trad. Jean Guiloineau
lundi 25 juillet 2016
samedi 23 juillet 2016
vendredi 22 juillet 2016
Tu vois ce convoi ?
Il y a déjà quelques étés, j'attendais une amie devant un café lorsque deux voitures sont entrées en collision à quelques mètres de là. Aussitôt, un incendie se déclencha, semant la panique dans la rue. Sauf chez quelques esprits lucides qui s'emparèrent de leur portable et commencèrent à filmer et photographier la scène. On en était là, me dis-je bêtement en m'apercevant que j'ignorais le numéro des secours. Du café, fort heureusement, un habitué avait saisi le téléphone fixe et appelé les pompiers. Pas plus qu'aujourd'hui, je ne possédais pas à l'époque un appareil pouvant filmer et ne peux vous offrir ici les belles images de ce triste jour.
Mais, un ami qui sait combien j'aime nos fantastiques machines et le culte du narcissisme qu'elles consacrent m'envoie cette petite vidéo brésilienne d'un sacré con.
Comme on le sait, les J.O. de Rio, c'est pour bientôt. La traditionnelle et stupide promenade de la flamme olympique se déroule dans tout le pays. Jeudi, elle traversait Sao Paolo. Lorsqu'un accident s'est, semble-t-il, produit : un flic en moto en renversant deux autres. J'ignore s'il s'agit d'un acte prémédité, si l'individu était en lien avec la cellule dormante d'amateurs (terme officiel) démantelée la veille au terme de l'opération nommée hashtag...
Ce que l'on sait et voit, c'est que le type en vert, comme nombre de ses contemporains désormais, agit seul, n'a pas besoin de préparation, c'est naturel, ça fait partie des options proposées par la machine. Et pour cela, rien de plus simple : un cerveau atrophié, la recherche rapide du bon cadrage, un sourire de crétin, déformé par le grand angle de l'objectif de l'appareil, et un index en état de fonctionnement. A la portée de tout un chacun.
Mais, un ami qui sait combien j'aime nos fantastiques machines et le culte du narcissisme qu'elles consacrent m'envoie cette petite vidéo brésilienne d'un sacré con.
Comme on le sait, les J.O. de Rio, c'est pour bientôt. La traditionnelle et stupide promenade de la flamme olympique se déroule dans tout le pays. Jeudi, elle traversait Sao Paolo. Lorsqu'un accident s'est, semble-t-il, produit : un flic en moto en renversant deux autres. J'ignore s'il s'agit d'un acte prémédité, si l'individu était en lien avec la cellule dormante d'amateurs (terme officiel) démantelée la veille au terme de l'opération nommée hashtag...
Ce que l'on sait et voit, c'est que le type en vert, comme nombre de ses contemporains désormais, agit seul, n'a pas besoin de préparation, c'est naturel, ça fait partie des options proposées par la machine. Et pour cela, rien de plus simple : un cerveau atrophié, la recherche rapide du bon cadrage, un sourire de crétin, déformé par le grand angle de l'objectif de l'appareil, et un index en état de fonctionnement. A la portée de tout un chacun.
jeudi 21 juillet 2016
Nuit
Fred Stein via Pop9 et Kvetchlandia |
Le cafard apparaît comme une angoisse dévalorisée. En fait, il est plus virulent que l'angoisse ; mais il ne se donne pas les grands airs de celle-ci. Il est plus modeste, mais aussi plus terrible, car il peut surgir à tout moment, alors que l'angoisse, plus prétentieuse, ne se manifeste que dans les grandes occasions.
Cioran, Cahier de Talamanca
mardi 19 juillet 2016
lundi 18 juillet 2016
samedi 16 juillet 2016
Artifices
L'humanité n'a trouvé à ce jour sa raison d'être que dans le meurtre. Elle ne s'accomplira que dans sa propre destruction.Raymond Cousse
jeudi 14 juillet 2016
C'est leur fête…
Aujourd'hui, comme chaque année, notre belle démocratie fête ses grands hommes et femmes en leur accrochant — à même la peau, espère-t-on – un beau ruban comme sur les paquets-cadeau dignes de ce nom. Seront écorchés aujourd'hui notre Buster Keaton à nous, Pierre Richard et le moine bouddhiste et cathodique, Matthieu Ricard, sans oublier l'excellente môme à oscar, Marion Cotillard. Oui, que des noms en hard. Egalement au menu des réjouissances, les immenses photographes Raymond Depardon et Sebastiao Salgado, l'ex producteur, distributeur, exploitant et gauchiste apparatchik Marin Karmitz, l’ancien PDG de TF1-Bouygues, Nonce Paolini, le croulant éditocrate multicartes Alain Duhamel et son compère Jacques Julliard, l'ancienne secrétaire générale de ce formidable syndicat qu'est la CFDT, Nicole Notat, l'inénarrable conseiller sécurité de Sarkozy puis de Manuel Valls, Alain Bauer, les comédiens Niels Arestrup et Ariane Ascaride. Cinoche toujours, le délégué général du Festival international du film de Cannes, Thierry Frémaux, et l'irremplaçable cinéaste Xavier Beauvois (Des Hommes et des Dieux), sans oublier le grand-père de Julie Gayet… Au total, plus de 650 gogos collabos, dont des imbéciles revendiquant leur sensibilité de gôche, accepteront fièrement cette distinction et donneront l'accolade à cette république finissante qui envoie sa police dégommer sans vergogne sa jeunesse, met en cage les manifestants, défait ce qui restait du tissu social et se fout de la dévastation de l'environnement, fait exploser le code du travail et offre nombre de privilèges fiscaux à l'oligarchie et aux entreprises du CAC40, collabore à un génocide migratoire en mer et sur terre, nous pisse dessus en affirmant qu'il pleut, prépare le terrain pour l'élection d'une dirigeante d'extrême droite, j'en passe et pas des meilleures… Une belle garden-party en perspective en ce 14 juillet qui, nous dit-on, mobilisera quelques 11 500 policiers et gendarmes…
mercredi 13 juillet 2016
mardi 12 juillet 2016
Un air qui m'obsède jour et nuit
Je t'en prie chante-moi ce vieil air français
l'automne, l'enfance, l'éternité
ma coupe est pleine de nostalgie
la ville s'endormait et j'en oublie le nom
le temps ça pourrit tout
et tes larmes ne pourront rien changer
Rappelle-toi le temps de nos quinze ansnous devions nous cacher pour nous aimerdans le désordre de ton cultu m'en auras fait faire des conneriesen ce temps-là, la vie était plus belleet le soleil plus brûlant qu'aujourd'hui
Il me fait le coup du souviens-toile froid tout gris qui nous appellej’ai des faims de toi difficilesje t'aime et je crains de m'égarerfais ce que tu dois faire sans moij´irai réveiller le bonheur dans ses drapslà-haut un oiseau passe comme une dédicacele bonheur me pisse à la face
Paris, sous la pluie me lasse et m'ennuieil n'y en a plus pour très longtempspour qu'éclatent de joiechaque heure et chaque jourl'amour tu ne sais pas ce que c'est tu me l'as ditpour peu que le bonheur survienne il est rare qu'on se souvienne
Je ferai plus le con, j´apprendrai ma leçonle plus clair de mon temps dans ma chambre noire
je cherche en vain la porte exactedevant une phrase inutile qui briserait l'instant fragileils reprennent le dernier whisky, ils prennent le dernier tangoet vous suez, pris dans un atroce entonnoir
Je suis un homme libre
loin du réconfort
aujourd'hui encore je vous entends partout
t'as l'air d'une chanson qu'on chante à la maison
sur mes doigts la nuit je compte mes pieds
jusqu'au matin du monde
combien de fois dire ton nom
je sais depuis déjà que l'on meurt de hasard en allongeant les pas
un jour on chantera cet air pour bercer un chagrin
dimanche 10 juillet 2016
vendredi 8 juillet 2016
Misérables et malheureux
Par tempérament, je suis un vagabond et un clochard. Je ne désire pas assez l'argent pour travailler afin d'en avoir. A mon sens, c'est dommage qu'il y ait autant de travail dans le monde. Une des choses les plus tristes, c'est que la seule chose qu'un homme puisse faire huit heures par jour, jour après jour, c'est travailler. On ne peut pas manger huit heures par jour ni boire huit heures par jour, ni faire l'amour huit heures par jour - tout ce que vous pouvez faire pendant huit heures, c'est travailler. Ce qui est la raison pour laquelle l'homme se rend et rend tout le monde misérable et malheureux.
William Faulkner, Paris Review. Les entretiens, tome II,
ed. Christian Bourgois
Nostalgie souterraine
14 août. Tout à l'heure, en montant le chemin pour rentrer, j'ai entendu une rengaine espagnole, telle qu'on en entend tous les jours à la radio d'ici, et la nostalgie qui s'en dégageait, ou que j'en extrayais, m'a presque amené au bord des larmes. En Espagne, la nostalgie est chez elle, toute la vie y est souterrainement traversée par un courant de regrets et d'appels déchirants, de lamentations chantantes, de pleurs mélodieux. Il n'y a guère qu'en Hongrie que l'on puisse en Europe rencontrer tant de nostalgie quotidienne.
Cioran, Cahier de Talamanca
jeudi 7 juillet 2016
A suivre...
La loi Travaille ! (et ferme ta gueule) est donc passée comme une lettre d'insultes à la poste. On sait ce qu'elle va produire, même dans sa version light. Une grande braderie des êtres humains comme nous l'avons vu dans les pays européens ayant adopté ce même genre de disposition. Le monde qui vient, cher à Bill Gates et à ses amis, maîtres à penser de nos dirigeants et des aspirants à diriger, sera un monde sans emploi. Le philanthrope créateur de microsoft s'échine à nous le répéter depuis des années. Emploi et pensée, seront d'ailleurs les deux grands absents de notre futur proche. Car s'il est très vraissemblable que le salariat disparaisse rapidement, que de nouveaux métiers – ou occupations – voient le jour, via le numérique, cela ne concernera pas tout le monde – on estime qu'on devra se passer de 80% des travailleurs actuels – et aucune réflexion sur une nouvelle distribution des richesses ou simplement des dividendes de la production n'est à l'œuvre dans les hautes sphères du pouvoir économique et politique. Ne rêvez pas, il ne reste plus grand-chose, nous disent les actionnaires...
C'est peut-être ce qui mut les nombreux manifestants des nombreuses mobilisations qui fleurirent dans le pays ces trois derniers mois. Et n'en déplaise aux médias dominants, tout ne fut pas violence et paralysie, et le combat n'est peut-être pas fini.
C'est peut-être ce qui mut les nombreux manifestants des nombreuses mobilisations qui fleurirent dans le pays ces trois derniers mois. Et n'en déplaise aux médias dominants, tout ne fut pas violence et paralysie, et le combat n'est peut-être pas fini.
En attendant la rentrée, que l'on espère mouvementée, retour en images sur quelques murs souillés – non sans humour – de nos villes.
mercredi 6 juillet 2016
mardi 5 juillet 2016
Qui parle ?
C'est entendu, nous sommes toujours plus submergés d'infos, un événement chassant l'autre, et tout se traite à la même échelle, avec les mêmes méthodes, la même rapidité, les mêmes approximations et raccourcis, le même goût pour le spectacle et le storytelling. Au-delà de cette grande confusion pour nos petites têtes chaque jour un peu plus conditionnées, il est bon de rappeler qui possède quoi. C'est le travail que se sont proposé de faire Marie Beyer et Jérémie Fabre et que publie le site du Monde diplomatique. Vertigineux.La vraie vie est ailleurs...
clique sur l'image cher inconsolable pour y voir plus clair |
lundi 4 juillet 2016
La clef du bonheur
Inscription à :
Articles (Atom)