Cette angoisse au moment de commencer. La peur des mots. L'incapacité de transcrire des images pourtant claires et nettes en mots compréhensibles, en mots qui frappent et qui portent. Paresse et désinvolture. Maladie des dialogues. Les mots puisque, et, donc. Ces mots qui sortent, puis vont se cacher. Ces mots qui se détachent dans le crépuscule, mais qui ne se laissent pas coucher sur le papier. Comme je hais le danger mortel, dévastateur de cette procédure pourtant essentielle. L'intimidation de la page blanche. La réticence à soulever son fardeau, à le porter sur son épaule. Vouloir sans pouvoir. Être dilettante.
Ingmar Bergman, Carnets, 1955-2001,éd. Carlotta, 2022
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire