Saul Leiter |
Une gigantesque paresse endort les coins aigres de toutes ces carcasses qui arriveraient à vous dégoûter de la mort tant leur vie ne rime à rien. Et cela parle, discute, t'entreprend, t'aime, te déteste. Où sommes-nous ? Rentrons vite. Parlons tout seul. La chose manque un peu d'imprévu — depuis le temps ! — mais laisse une poire pour la soif.
Extrait d'une lettre de Georges Perros à Michel Butor (1958),
in Correspondance, éd. Joseph K.
Si vrai, si juste le Perros.
RépondreSupprimerOui. Ce qui étonne dans cette correspondance, c'est le ton chaleureux, solitaire, sincère de Perros, condamné aux mansardes, baraques foutraques et humides, opposé à l'aspect souvent bureaucratique des lettres de Butor, qui parade en grand écrivain du Nouveau roman à travers le monde à coups de cours, conférences, interviews, déménagements, publications de toute sorte... Bref, un régal !
SupprimerJ'avoue avoir toujours été insensible à la prose de Butor et à l'ensemble du cirque néo romanesque.
RépondreSupprimerEffectivement, à regarder Perros, puis Butor, on se dit que les arcanes qui animent une amitié sont parfois bien mystérieuses. Et après tout, tant mieux.