Bill Brandt |
en l'attendant à deux pas de son hôtel
je recopiais dans un cahier le poème sur
franz liszt tiré du recueil de l'incertain
le musicien avait joué la fille de l'air
avec une comtesse auteur de romans
au grand dam des membres de la bonne société
qui s'en lavèrent les mains
de lui et de sa putain-comtesse-romancière
liszt lui fit trois gosses avant
de s'éclipser avec une autre comtesse du nom de wittgenstein
rien à voir avec l'ami de bernhard
il me semble
le poème évoque enfin la fille de liszt mariée à un chef d'orchestre et tombant dans les bras de wagner à bayreuth
lisa ferme immédiatement mon livre
se fout de mes lectures et se jette sur mes lèvres
ça gueule le mauvais alcool le tabac et la coke
plein le nez
je la repousse doucement sur la chaise d'en face
c'est pas ce qui calme lisa
qui boit dans mon verre de morgon
me supplie de monter dans sa chambre
tirer un coup vite fait
entre vieux copains
j'ai beaucoup aimé cette fille du temps que j'entendais
baigner dans la langue maternelle la vulgarité et la folie
je ne me souviens pas l'avoir désirée
je veux juste que tu me bouffes la chatte ce soir
dit-elle
ça ne te prendra pas beaucoup de temps
dans une heure promis
tu retrouves ta poésie
j'avale une dernière gorgée en songeant à cette femme magnifique perdue et mariée
tout juste rencontrée et à cosima
au musicien et son poing levé devant
la bonne société
musique ! musique !
charles brun, avant, c'était quand ?
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