Sur son blogue, Gilles D'Elia expose une partie de son passionnant travail de ces cinq dernières années, ravagé jusqu'à l'absurde par le fameux droit à l'image.
Selon le photographe, par ailleurs très bon portraitiste d'êtres humains anonymes, les sujets sont devenus « non plus les gens mais les signes de leur activité et de leur vie », annonçant « l'avènement d'un nouveau monde, dans lequel le terrien laisse la place au smartien – qui se déplace dans les artères d'une smart-city bondée d'espaces de coworking où il pourra télétravailler, smartphone à la main. Il faut donc lui réaménager la ville, et l'on verra comment Paris est devenu un gigantesque chantier qui prépare un espace fait sur-mesure pour des humains de moins en moins photographiables car de moins en moins humains... »
« Et paradoxalement, plus le smartien fait valoir jalousement son droit à l'image, plus il s'expose en selfie sur les réseaux sociaux. Mais ce n'est pas illogique : sa propre image devient peu à peu sa plus précieuse propriété, puisque c'est à travers la diffusion de celle-ci qu'il se valorise sur le marché. On peut donc comprendre pourquoi il revendique désormais fébrilement l'exclusivité de distribuer cette marchandise... »
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire