Parce qu'il n'y a pas que la politique dans la vie, j'ai décidé de me mettre vraiment à l'écriture en me choisissant un maître digne de ce titre. C'est une pub dans les pages culture du site du Figaro que je survolais d'un oeil mélancolique qui a fini par me convaincre. Le coeur battant la chamade, cédant à ma pulsion mégalomane, j'ai cliqué. La pub renvoie à une autre pub, et un autre site, celui de The Artist Academy, qui propose des masterclass en ligne et néanmoins de grande qualité dans de nombreux domaines artistiques et hippiques. « Inspirez-vous des meilleurs », suggère l'Academy. Pour la mode, pardon, la création, c'est Chantal Thomass qui s'y colle. La musique classique a été confiée à Gautier Capuçon. Et l'équitation donc à Kevin Staut. Je ne m'attarderai pas sur ces noms prestigieux car c'est la littérature qui nous intéresse ici.
« On sait par exemple qu'un tiers des Français rêvent d'écrire, il y en aurait 400 000 qui ont des manuscrits dans leurs tiroirs », affirme Marjorie Leblanc Charpentier, cofondatrice et directrice marketing de The Artist Academy. Et mon futur maître, celui qui va me sauver, alléger mes tiroirs, dépoussiérer mon bureau, sortir de la mouise, est à la fois romancier, nouvelliste, dramaturge, essayiste, philosophe et, même, réalisateur. Oui, vous l'avez deviné – moi, j'avais du mal à y croire... – il s'agit tout simplement de l'auteur de Si on recommençait, L'Homme qui voyait à travers les visages, Le Sumo qui ne pouvait pas grossir, Ma vie avec Mozart (accompagné d'un disque d'extraits musicaux de Wolfgang Amadeus Mozart), du bien nommé Quand je pense que Beethoven est mort alors que tant de crétins vivent (accompagné d'un disque d'extraits musicaux de Ludwig van Beethoven) ou encore de Guignol aux pieds des Alpes, oui, l'homme aux plus de 20 millions de livres vendus, et traduits dans 45 langues, Membre du jury du prix Goncourt, le Lyonnais à succès Eric-Emmanuel Schmitt (1960 - et donc toujours vivant). Eric – oui, nous nous mettrons d'accord pour que je n'utilise que la première partie de son prénom car la seconde me laisse définitivement un goût de rouille sur la langue lorsque je la prononce... – promet de me livrer en ligne, de façon inédite, et avec honneur et passion, tous ses secrets d’écrivain. Pas moins. Je compte bien, comme il le suggère, trouver rapidement mon « couloir de créativité », « lâcher prise » et devenir lui au terme de ces 20 leçons en vidéo, totalisant pas moins de 6 heures de cours « simples d’accès » et les « exercices concoctés par l’artiste, à faire après chaque leçon » et « corrigés par un professionnel de l'édition avec remise d'un rapport ». Il me tarde d'être le 15 septembre, date à laquelle sera disponible la masterclass. D'ici là, je vais devoir choisir – ce n'est bien entendu pas le même tarif (je lancerai peut-être une souscription ici) ‒ entre la formule interactive simple et la formule premium ; cette dernière permettant de rencontrer l'artiste dans son théâtre Rive-Gauche à Paris pour, nous dit-on, « un incroyable passage du virtuel au réel » – j'en frissonne à l'idée, malgré la canicule. D'ici septembre, je vais surtout pouvoir méditer sur la conception que se fait Eric de l'écriture : « Un geste créateur se fait en une fois, il faut jeter l’histoire et la terminer », me confie-t-il déjà...
Et cette vidéo, je vais me la repasser en boucle tout l'été. Dans l'attente d'être un jour capable de jeter mes histoires... A bientôt, Eric !
La premiere fois que j'ai vu ça sur Farcebook j'ai cru que c'était une blague. Cela fait plus que confirmer ce que je pensais de cet épicier, il aurait dû vendre des cuisines. Lire Charles Brun plutôt qu'Eric-Emmanuel Schmitt.
RépondreSupprimerBon été cher inconsolable.
Non, ce n'est pas une blague, la littérature, c'est du sérieux ! Bon été à vous, cher Luc.
SupprimerJe recommande, entre un stage de yoga et un relooking.
RépondreSupprimerEn ligne, tout ça ?
SupprimerTrois bonnes femmes 'entrepreneuses' sont a l'origine de cette academie, ou plutot de cette perversion. (Elles espèrent que des génies comme Schmitt vont s'y révéler et qu'elles prendront leur pourcentage sur leurs tirages. Idée infantile et démente). Les psychanalystes ne cessent pourtant pas de nous prévenir que les psychotiques et les pervers n'ont jamais été aussi nombreuses et nombreux, et qu'elles et ils n'hesitent plus a passer à l'acte...
RépondreSupprimer