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| Gilles D'Elia |
J'aimais moi aussi regarder dans les miroirs.
Jusqu'au jour où j'ai compris ce que signifie partir
« Comme le doit tout corps ». Il ne sert à rien de protester.
Les gens âgés le savent, c'est pourquoi ils se taisent.
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Le sublime, c'est s'exposer délibérément sans défense aux moqueries.
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La différence n'est pas grande entre une poésie dans laquelle un « moi » se raconte et une poésie qui « chante les dieux et les héros » car, dans les deux cas, des créatures mythifiées constituent l'objet de la description. Et pourtant…
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Ils veillent à tout sauf au plus important
Ils courent comme s'ils croyaient qu'ils vivront éternellement
Et chacun est à ses propres yeux précieux
Et chacun s'estime unique.
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La poésie, comme tout art, est une tare qui rappelle aux sociétés humaines que nous ne sommes pas sains même si nous éprouvons quelque difficulté à l'avouer.
Czeslaw Milosz, Le Chien mandarin,
trad. Laurence Dyèvre,
éd. Mille et une nuit/Fayard
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