1971, c'est l'année du premier roman, L'Affaire N'Gustro, qui, pour de sombres raisons gallimardesques, paraît après le deuxième, co-signé par Jean-Pierre Bastid, Laissez bronzer les cadavres !
Dans le Journal de Jean-Patrick Manchette, dont n'a été, pour le moment, publié que la période 1966-1974, on peut lire cette note en date du 1er janvier de cette fameuse année.
BONNES RESOLUTIONSBoire moins, de façon à ne pas être saisi de logorrhée publique, ce qui est une façon de se laisser posséder par mon vieux hideux démon, la putasserie.Maigrir un peu. J'ai une brioche.Fumer moins pour rassurer Mélissa.Gagner un million par trimestre en faisant un Série noir et un autre bouquin et des bricoles.Nous rentrerons demain après-midi à Paris. Je n'ai guère travaillé, mais peu importe. A partir d'après-demain, je fais dix pages de Cabrisseau par matinée. En fin d'après-midi, j'aiderai Mélissa à boucler son quota de traduction. Dans l'intervalle, je m'occuperai de ce qui m'inspire, et d'abord LE CONSUL.J'ai envie d'écrire un polar se déroulant dans les milieux du cinéma caca-pipi, l'histoire d'une starlette pute assassinée par son frère, péquenot vigilant, puritain et incestueux. J'ai envie d'une forme de narration très archétypique. Ce pourrait être à la première personne, le conteur étant scénariste – il voit arriver chez lui la compagne de chambre de la starlette. Elle est couverte de sang, suspecte numéro un. Il enquête pour la disculper, et tombe amoureux d'elle. Milieu Pécas/Wolmark.Mon état nerveux est très amélioré. Tout de même, je suis un peu fragile et paresseux.
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