jeudi 28 mai 2020

Manchette à la une

Les éditions de la Table ronde se déconfinent enfin et publient ce jour Lettres du mauvais temps 1977-1995, correspondance de Jean-Patrick Manchette qui, nous dit-on, n'avait gardé aucune trace, aucun carbone, de ses écrits épistolaires précédents. Un beau volume, illustré de quelques photos de la bête et de fac-similés de lettres. Les destinataires de ces 215 billets ont pour nom Donald E. Westlake, l'un de ses maîtres, dont il a traduit quelques titres, mais aussi Robin Cook, Paco Ignacio Taibo II, Paul Buck, Ross Thomas, Jean Echenoz, Pierre Siniac, Antoine Gallimard, un certain docteur Balladur… Le débutant et inculte Richard Morgiève est également de la partie. Il se charge de la préface, très touchante « Prise de Cuba ». Extrait :
Qui a lu les romans de Jean-Patrick Manchette peut facilement imaginer qu'il était un homme froid. Un intellectuel frappé par le génie de l'écriture, pas plus. Bien après qu'il a cessé de me parler, je sais que le talent de Patrick ne se bornait pas à l'écriture d'histoires. Il savait entrer en relation, échanger, transmettre. C'est pour cela que l'édition de ce recueil de correspondance est importante. Le lecteur pourra entendre Patrick, le connaître comme je l'ai connu.
En vérité, je ne comprenais pas pourquoi Patrick s'intéressait à moi. Je l'écoutais et parlais peu, par respect, et par sentiment que ce que j'aurais pu dire n'avait aucun intérêt. Patrick parlait comme quelqu'un qui écoute. C'est un paradoxe, mais il décrit ce que j'éprouve à l'examen du passé.

La même maison a également et joliment réuni les quelques textes autour du jeu, échafaudés par ce passionné de stratégie pour Métal Hurlant, sous le titre de Play it again, Dupont, chroniques ludiques 1978-1980. Tandis qu'est annoncé pour un de ces 4, un volume d'entretiens de la période 1973-1993.
On me signale que pour l'achat de ces deux titres, votre libraire préféré vous offre Mésaventures et décomposition de la Compagnie de la Danse de Mort, scénario inédit de Manchette, écrit en quatre jours au mois d’août 1968, à la demande du peintre et cinéaste Robert Lapoujade.  
Chez Wombat, en librairie aujourd'hui aussi l'intégrale des chroniques de cinéma parues dans Charlie Hebdo (1979-1982) dont il n'existait plus qu'une sélection en poche, Les Yeux de la momie, on s'en réjouit.
Gallimard qui n'en loupe pas une ressort début juillet, en Série noire grand format et cher, le premier roman solo de Manchette, L'Affaire N'Gustro.
Dupuis remettra en vente les trois adaptations : Fatale, Nada et La Princesse du sang. Tandis que Futuropolis en fera de même avec l'intégrale Tardi.
Ça déconfine sec ! 




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