Andrey Godyaykin |
Chaque jour dans une rage lourde,
C’est un vent de mort, un souffle gourd
Et puant qui tue les âmes sourdes
Sans témoins, sans plaintes, sans secours,
Sombre es-tu, Russie, pour tes poètes :
La terreur, l’étouffement des mots…
C’est Pouchkine qu’une balle guette,
C’est Dostoievski à l’échaffaud.
Terre russe, infanticide amère,
Tel sera peut-être aussi mon sort ;
Dans tes caves, voir saigner mes frères
Et sombrer sous des morceaux de corps –
Gravissant ton Golgotha, j’espère,
Non, je n’abandonne pas les morts.
Dans la faim, la rage, l’hécatombe,
Que je meure, j’aurai fait mon choix :
Je serai Lazare auprès de toi,
Nous ressortirons de notre tombe.
Maximilian Volochine, trad. André Markowicz,
in Christian Olivier, La révolution au cœur, ed. Attila, 2021
Tellement exact. Ça a été écrit vers 1910, non ?
RépondreSupprimerOui, j'imagine que c'est autour de cette date. Je ne connaissais pas ce poème avant de le trouver dans le livre en question. Mais effectivement, ça reste d'actualité comme on dit sur franceinfo... Abrazo
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