vendredi 24 juillet 2020

Ici


Je n'ai aucun souvenir de cette conversation. Elle remonte à une quinzaine d'années. Je n'ai plus toute ma tête, à peine quelques regrets. L'association Espagnolas en Paris avait organisé une soirée dans son antre de la rue des Cascades, l'Espace Louise-Michel. Mes filles étaient avec moi. J'avais, bien entendu, lu la biographie à lui consacrée par un ancien journaliste du Canard enchaîné, et l'avais déjà croisé dans d'autres temps, mais j'étais ce soir-là, comme d'habitude, terrifié à l'idée d'aborder quelqu'un en raison de sa figure, mythique qui plus est. Dès lors, les paroles que nous sommes parvenus à partager importent bien peu. A quand remonte la rencontre avec un comédien qui souhaitait écrire avec moi un scénario sur la vie de Lucio ? Avions-nous fait quelques pas dans ce sens, ou m'étais-je immédiatement défilé sous quelque fumeux prétexte ? M'éloignant progressivement de toute appartenance, de tout groupe ou milieu – seule façon pour moi d'être vraiment anar –, j'avais séché la projection du documentaire d'Aitor Arregi et Jose Mari Goenaga que je soupçonnais racoleur. Epoque brumeuse, chaotique que ma mémoire bien défaillante est heureusement incapable de faire ressurgir malgré la mauvaise nouvelle. La mort de Lucio s'ajoute justement à celle de l'indispensable José María Riba, fondateur d'Espagnolas en París, disparu discrètement en plein confinement. L'association s'arrêtera avec lui. Je mets ça ici parce qu'il n'y pas de raison de s'en remettre.

2 commentaires:

  1. Bonjour,
    Lucio, un faussaire, dans toutes les acceptions de ce terme. Qu'il repose en guerre!
    ttps://cras31.info/IMG/pdf/_elements_critiques_concernant_le_faussaire_lucio_urtubia.pdf

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    1. Merci cher anonyme pour ces précisions. Cuanto tiempo... Je vais lire le dossier attentivement !

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