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Leonard Misonne |
Le jour et la nuit arrivent
main dans la main comme un garçon et une fille
s’arrêtant seulement pour manger des baies sauvages dans un plat
décoré de peintures d’oiseaux.
Ils gravissent la haute montagne couverte de glace,
puis ils s’envolent au loin. Mais toi et moi
ne faisons pas de telles choses —
Nous gravissons la même montagne ;
je prie pour que le vent nous soulève
mais cela ne fonctionne pas ;
tu caches ta tête afin de ne pas
voir la fin —
Toujours plus bas, toujours plus bas, toujours plus bas, toujours plus bas
voilà où le vent nous emmène ;
j’essaie de te réconforter
mais les mots ne sont pas la réponse ;
je chante pour toi comme mère chantait pour moi —
Tes yeux sont fermés. Nous dépassons
le garçon et la fille que nous avons vus au début ;
maintenant ils sont sur un pont de bois ;
je peux voir leur maison derrière eux ;
Comme vous allez vite nous crient-ils,
mais non, le vent nous rend sourds,
c’est lui que nous entendons —
Et puis, nous tombons tout simplement —
Et le monde passe,
tous les mondes, chacun plus beau que le précédent ;
je touche ta joue pour te protéger —
Louise Glück, Recueil collectif de recettes d'hiver,trad. Marie Olivier, Gallimard
C'est très beau ce poème. merci
RépondreSupprimerOui, le recueil est merveilleux, tout comme Nuit de foi et de vertu.
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