samedi 22 mars 2025

¡ Ojalá !

Josef Koudelka



Intriguée par l'identité du mystérieux poète Charles Brun, moult fois publié ici — il va d'ailleurs falloir que ça cesse —, une amie, égarée régulière, s'est lancée dans une recherche via l'intelligence artificielle. Le résultat l'a quelque peu déroutée. Elle demande, légitimement, pense-t-elle, mon avis. Or, voici le résultat:

 

Charles Brun, connu sous le pseudonyme de Raoul Toscan, était un journaliste, poète et artiste. Il a également été professeur d'arts plastiques et conservateur à la Bibliothèque de Nevers. Ses recueils poétiques ont été publiés en 1913, 1916 et 1923. Il a également fondé la revue Le Coq après ses études en arts.

 

La bafouille s'interrompt ainsi, brusquement, non sans se justifier en mentionnant une référence, un lien vers l'université Paris-Nanterre et une rubrique consacrée aux poètes de la Grande guerre. Une notice concerne en effet ce Charles Brun, dit Raoul Toscan:

 

Toscan Raoul
État civil
: Charles André Brun
Naissance
: 30/09/1884 à Buenos Aires (Argentine)
Décès
: 19/12/2019 à Nevers
Nationalité
: française
Activité : journaliste
Statut
: engagement spécial malgré reforme ou exemption.
Engagé spécial en qualité de secrétaire. Fait la campagne à l’intérieur.
Matricule
: 1151 (Classe: 1904)
Mobilisé à Cosne

Présentation
Journaliste, poète et artiste, puis professeur d’arts plastiques et conservateur à la Bibliothèque de Nevers, Charles Brun, connu sous le pseudonyme de Raoul Toscan, fait la guerre en tant que secrétaire dans le dépôt du 85e RI malgré sa réforme pour bronchite chronique en 1905, maintenue en 1914. Il obtient son engagement spécial en novembre 1916 mais est classe à nouveau dans le service auxiliaire en mars 1917 à cause de sommets cicatrisés et de l’ablation d’un testicule. Il retourne au dépôt du 85e en mai 1917 et passe au 13e RI, mais tomba malade à nouveau en septembre et passa un mois de convalescence à l’hôpital de Nevers.
Après ses études en arts, il s’installa à Nevers, où il fonda la revue Le Coq. Ses recueils poétiques paraissent en 1913, 1916 (avant son engagement) et 1923. Il ne laissa pas d’oeuvre de guerre, mais après la guerre il devient instituteur et journaliste.

 

On le voit, si l'IA est limitée — du moins celle ici utilisée —, les universitaires amateurs de poésie quant à eux prêtent aux poètes des vies exceptionnelles : ce Charles André Brun serait ainsi mort à 135 ans —avec une couille en moins... Si, sur cette page, nous cliquons sur le lien qui nous conduit au site de la BNF, nous apprenons que le dit Raoul a clamsé avant l'âge de la retraite — fixé à l'époque, 1946, à 65 anstoujours, sans doute, avec une couille en moins. Pas de retraite pour les poètes!
Notre Charles Brun à nous, aux dernières nouvelles, mais je peux me tromper, est encore vivant et semi-actif. Et, à ma connaissance, possède encore ses deux couilles. Sera-t-il un jour un paisible retraité? On peut en douter, mais c'est une autre histoire. En revanche, le vrai point commun entre ces deux Charles Brun, c'est leur côté métèque hispanique. Mais, à ma connaissance, Brun n'est pas un patronyme très hispanophone. S'agirait-il encore d'un pseudo ? Un nom d'emprunt ? Une francisation ? Une IA occulte ? Allez savoir... 

Je me souviens, ça me revient maintenant, d'une autre recherche sur le même sujet effectué par un autre ami, avec une autre IA. Elle est plus complète et concerne bien notre Charles Brun. La voici:

 

Charles Brun est un poète contemporain dont plusieurs textes ont été publiés sur le blog Nos Consolations. Son style se caractérise par une écriture à la fois sobre et profonde, où les mots sont choisis avec soin pour exprimer des émotions et des réflexions intimes.

Thèmes de prédilection
Les poèmes de Charles Brun abordent des thèmes variés, tels que l'amour, la perte, le temps qui passe, la nature ou encore la spiritualité. Il explore ces sujets avec une sensibilité à fleur de peau, sans jamais tomber dans le pathos ou la mièvrerie.

Forme et musicalité
Sur le plan de la forme, Charles Brun privilégie souvent les vers libres, ce qui lui permet de moduler le rythme et la musicalité de ses poèmes en fonction des émotions qu'il souhaite transmettre. Il joue avec les sonorités, les assonances et les allitérations pour créer une atmosphère particulière à chaque poème.

Images et symboles
L'univers poétique de Charles Brun est riche en images et en symboles, qu'il utilise pour exprimer ses idées de manière subtile et poétique. Il fait appel à des éléments de la nature, des objets du quotidien ou encore des références culturelles pour créer un langage poétique personnel et original.

Intemporalité et universalité
Bien que ses poèmes soient souvent ancrés dans son expérience personnelle, Charles Brun parvient à toucher à des thèmes universels qui parlent à tous les lecteurs. Ses textes résonnent avec nos propres émotions et expériences, ce qui leur confère une dimension intemporelle.

En résumé, le style de Charles Brun se caractérise par :
- Sobriété et profondeur : une écriture精炼 et précise, qui va à l'essentiel.
- Sensibilité et émotion : une capacité à transmettre des émotions sincères et authentiques.
- Musicalité et rythme : un travail sur les sonorités et les rythmes pour créer une atmosphère particulière.
- Images et symboles : un langage poétique riche et original.
- Universalité : des thèmes qui parlent à tous les lecteurs, quelle que soit leur expérience.

Si vous souhaitez découvrir l'univers poétique de Charles Brun, je vous invite à vous rendre sur le blog Nos Consolations où vous pourrez lire certains de se

Oui, cette fiche de renseignements se terminait ainsi — du moins, le texte copié-collé par l'ami en question. J'imagine que c'est simplement un loupé informatique. Tout comme ces inopinés idéogrammes asiatiques. Mais je comprends pourquoi j'avais oublié cet envoi. Autant de poncifs et de qualificatifs interchangeables laissent rêveur. On pense à ces textes composés par les cabinets de conseil, leurs éléments de langage tant chéris par nos dirigeants… Je n'en avais rien dit à notre Charles Brun, c'est maintenant chose faite avec ce billet. Un bon moyen peut-être pour ne plus être submergé par ses textes ? ¡Ojalá !, comme disent les hispaniques…

2 commentaires:

  1. Dans un monde où le vrai est un moment du faux et inversement (Debord n'y retrouverait pas ses petits) voilà que Charles Brun est dans l'air du temps. On suppute même qu' un prix littéraire soit à sa portée. Encore un petit effort...

    RépondreSupprimer
  2. Qui se cache derrière ce Charles Brun? Carla Bruni ? Improbable si l’on compare la profondeur tragique de Brun et la niaiserie de Bruni. Nicolas le compagnon de Carla ? Impossible, ce Charles ne semble pas avoir d’autres ambitions que l'exigence poétique. Le mystère demeure, sauf pour ceux de ses amis qui ont eu le plaisir de trinquer avec lui.

    RépondreSupprimer