Simon Delambre n'attendait jamais. Il avait su échapper jusqu'alors à cette paralysie intermittente qui prend les hommes à la fleur de l'âge et les immobilise tristement au coin d'une rue, à l'entrée d'un bureau, au bord d'un quai. Aucune des circonstances qui ralentissent la marche des hommes à partir de la vingtième année et font de leur vie une morne succession d'heures perdues ne s'était encore appesantie sur son existence. Il ignorait les antichambres des ministères, les cabinets de consultation, les vestibules d'hôtels, les guichets de banque…
Paul Gadenne, Siloé (1941)
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