— Tu peux l'agrandir pour mieux voir les titres...
— Qu'est-ce que c'est que ce truc ?!
— La vitrine de la librairie dans laquelle j'ai acheté ce bouquin. Ton blogue a tellement de succès qu'il est la source d'inspiration du monde du livre !
— T'as pas fini tes singeries ?
— Je leur ai bien entendu suggéré de mentionner ton blogue dans leur vitrine...
— Entre Dagerman et une rabbine ? Allez, ferme-moi ça.
— En tous cas, ça donne envie. Au départ, j'étais allé pour acheter le Houellebecq...
— ...Comme tout le monde...
— ...Peut-être, mais tu vois, c'est la vitrine qui m'a fait changer d'idée.
— Sénèque t'aurait été plus bénéfique.
— Houellebecq, je me suis dit que j'allais attendre que ça retombe un peu pour le lire, cette médiatisation me fatigue...
— ...Je te comprends. En même temps, comme dirait l'autre, c'est son principal talent...
— Quoi donc ?
— La promo. Le battage. Le matraquage. Ce côté blockbuster... Et, faut le reconnaître, pour ce bouquin, le choix du titre.
— Anéantir ?
— C'est le verbe de ces temps obscurs et de grande souffrance dans lesquels nous entrons à peine...
— Comme tu y vas.
— C'est leur prooojeeet !!! L'anéantissement d'une grande partie de la population...
— Le virus, les labos, tout ça ?
— Ça va bien au-delà... Le virus a été une aubaine pour installer une société de contrôle et de répression, à laquelle l'ensemble des citoyens s'est plié sans rechigner, ou à peine. Nous avons accepté, les yeux fermés sur nos écrans, de confier le contrôle de nos vies à une police politique multinationalisée. Nous voilà soumis à des décisions politiques absurdes, contradictoires, aberrantes, humiliantes, infantilisantes, destinées à nous rendre dingues, mais qui sont l'essence même du projet.
— Il parle de ça, le Houellebecq ?
— Je n'en sais rien, et je m'en moque...
— Tu ne vas pas le lire ?
— La vie est trop courte...
— Et son livre est trop long…
— Je ne sais pas. Ça le regarde, lui et ceux qui le suivent. Ses amis journalistes et autres Zemmour, Bolloré, Macron et cie... N'en parlons plus, ça ne vaut pas la peine. Notre temps est compté et partant, trop précieux pour le perdre avec ces billevesées. La famille politico-culturelle s'en charge très bien. Nos regards doivent se porter ailleurs.
— Où ?
— Faut chercher, mon vieux. La vie est ailleurs, comme disait l'autre...
— Quel autre ?
— Cherche, mon vieux, cherche...