Theodore White, Antoine Demilly |
Qui ne pense qu'à soi, ne pense à rien.
C'est un jour comme un autre. Disons qu'il fait soleil.
J'observe la rue,
vois passer des femmes et des hommes,
je me demande
qui ils sont,
quelles sont leurs luttes,
leurs buts,
si leurs maisons
sont vides ou si quelqu'un les attend.L'un d'eux pourrait dire comme Montaigne :
« Ma vie a été pleine de terribles malheurs
dont la plupart ne se sont jamais produits ».
Un autre penser : « J'ai toujours essayé
d'être semblable aux autres et différent de moi ».
On écrit un poème pour ne pas disparaître entièrement,
pour que l'empreinte survive à la neige.
Mais aussi
pour raconter l'histoire
de ceux qui le liront.
Qui ne pense qu'à soi, ne pense à rien.
Benjamín Prado,
trad. maison
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