Dans l'asphyxiant brouillard socio-politique, entretenu par ce que les Américains nomment très justement l'industrie de l'entertainment, paraît ces jours-ci le premier roman de l'ami David Dufresne, Dernière sommation, qui s'inspire de sa propre expérience face à la répression policière du mouvement des gilets jaunes et de sa connaissance en matière de maintien de l'ordre. Il en parle au micro du parfois agaçant Denis Robert pour Le Média. L'exercice à chaud est difficile mais la lecture de ce récit est plus qu'indispensable pour saisir le temps que nous traversons et que d'aucuns tentent de banaliser, à droite, et en même temps à gauche, au nom de la sauvegarde de la démocratie. On connaît la chanson, n'est-ce pas...
L'Etat policier et ses liens conjoncturels et historiques avec le fascisme est illustré par exemple par ce que vit depuis plusieurs mois le militant antifasciste Antonin Bernanos. La revue Vacarme vient de publier une lettre écrite depuis sa cellule de la Santé par ce dangereux prisonnier politique, qui, comme il le rappelle, est peut-être le plus médiatisé — en raison de son nom ? —, mais n'est pourtant pas le seul à se retrouver enfermé de manière arbitraire quand un grand nombre de militants fascistes, par exemple, continuent à parader en pleine lumière, en collaborant il est vrai avec un Etat à la dérive (totalitaire), et des médias tenus par une poignée de millionnaires.
Je vous écris depuis la maison d’arrêt de la Santé, où je suis incarcéré dans le cadre d’une procédure judiciaire ouverte le 18 avril dernier à l’encontre de plusieurs personnes et militants antifascistes, suite à une confrontation ayant opposé des antifascistes à des militants d’extrême-droite. Cela fait près de six mois que je suis enfermé, six mois au cours desquels j’ai subi différents types de pressions de la part de l’institution judiciaire et de l’administration pénitentiaire. J’ai dans un premier temps été écroué à la maison d’arrêt de Fresnes, où la direction m’a placé sous le régime de l’isolement médiatique en raison de mon appartenance à des « mouvances radicales et violentes d’extrême-gauche. J’ai été ensuite transféré du jour au lendemain à la Santé, en transit pour un transfert dans un établissement sécurisé en dehors de l’Île-de-France - puisque je bénéficierais, selon la direction interrégionale des services pénitentiaires de Paris, de « soutiens extérieurs pouvant nuire à la sécurité des établissements franciliens ». Par ailleurs, il y a deux mois, la juge des libertés et de la détention en charge de mon dossier a ordonné la fin de ma détention provisoire et ma remise en liberté, décision aussitôt annulée par une cour d’appel aux ordres du parquet de Paris, qui a mobilisé son attirail judiciaire pour empêcher ma libération. Cet acharnement, assez typique de la justice et de l’administration pénitentiaire, est exercé à mon encontre alors que toutes les autres personnes incriminées ont été libérées et placées sous contrôle judiciaire, et qu’il n’existe aucun élément dans le dossier permettant de m’associer d’une quelconque façon à l’affrontement. Aucun élément, sauf la déclaration d’un militant identitaire, Antoine Oziol de Pignol, hooligan du Kop of Boulogne, au sein du groupe de la Milice Paris, militant actif de Génération identitaire, et proche du groupuscule nationaliste des Zouaves Paris, avec qui il était au moment de l’affrontement...
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Bonus, hier, France culture diffusait un documentaire consacré à Davduf, lanceur d'alerte – salut à Jean Songe !
On peut l'écouter sur le site de la radio publique, l'y télécharger ou cliquer ci-dessous.
des bises du sud-ouest, amigo.
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