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Gianni Berengo Gardin |
A la bibliothèque universitaire de Salzbourg, le bibliothécaire s’est pendu au lustre de la grande salle de lecture parce que – ainsi qu’il l’a écrit sur un billet qu’il a laissé – il ne pouvait plus supporter, après vingt-deux ans de service, de classer des livres et de prêter des livres qui ne sont écrits que pour causer des malheurs, et, par là, il entendait tous les livres jamais écrits. Cela m’a fait penser au frère de mon grand-père, qui était garde-chasse à Altentann, près de Henndorf, et qui s’est tué d’un coup de fusil au sommet du Zifanken, parce qu’il ne pouvait plus supporter le malheur des hommes. Lui aussi avait noté cette conclusion sur un billet qu’il avait laissé.
Thomas Bernhard, L’Imitateur,
trad. Jean-Claude Hémery, Gallimard
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