Lutz Dille
déjà
les mots se défilent
il cherche dans le noir
abrasé
la façon simple de
dire les choses
et oublie aussitôt.
la matinée traînée
il descend dans le jardin
sous la pluie finissante,
et se demande
– aucune sagesse
combien de temps encore
il va pouvoir soigner ce bout
de terre
somme toute
un mètre carré rocailleux
calcule-t-il
bêtement
par années à les attendre
sans avoir vraiment eu
besoin d'eux.
et ces chants d'oiseaux
dont il ne connaîtra pas
le nom
les livres qu'il ne lira jamais
ces jours solitaires qui rallongent
usés
ces souvenirs inutiles
l'heure de quitter cette maison
approche se dira-t-il
en remontant
pas malheureux
en quelque sorte délivré.
atteindre la suprême vacuité,
est-il écrit
quelque part.
charles brun, suprême vacuité
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire