Sabine Weiss |
si vous saviez comme je me déteste
certainement vous auriez pitié
je n’ose plus me regarder dans la glace
ma gueule pâle et sale me fait horreur
une gueule qui n’aura jamais trouvé place
sur les portraits estompés des précieuses familles
ni dans les assistances distinguées
ni même dans les gazettes à scandalesmais si vous saviez comme je m’aime
sans doute vous seriez bien dégoûtés
car quoi qu’on dise je ne vous ressemble
en rien, tueurs de temps, étrangleurs
de bonheurs innocents, étouffeurs
d’illusions intraitables
Jean-Claude Pirotte, 18, avenue Gambetta
in Le Promenoir magique, La Table ronde
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