Ferruccio Ferroni tu es tellement belle mais
tu n'en as pas assez profité,
lui dit sa vieille amie.
c'est vrai, songe-t-elle
tandis que déjà ivre,
j'écoute Lover
par Coltrane
enregistré lorsque, éjecté
du quintet de Miles Davis
en raison
de ses diverses addictions,
il était retourné vivre
chez sa mère je crois mais
je ne peux plus lire
le texte au dos de la pochette,
pourquoi ne l'ont-ils pas ajusté
au format du CD,
à l'âge de ceux qui écoutent
encore cette musique ?
Que la vida va en serio
ainsi commence l'un des
poèmes posthumes
de Gil de Biedma.
la vie, fallait la prendre au sérieux,
on ne le comprend que plus tard
– il n'écrit pas trop tard :
plus tard –
après
l'avoir malmenée
écrasée
oubliée.
vieillir, mourir
ne sont, pensait-il,
que les dimensions du théâtre
avec le temps
ils se révèlent être
le seul sujet de la pièce.j'ai proposé de remplir les verres
elles ne m'ont pas entendu
une nouvelle fois
elles fumaient une cigarette
sur la terrasse et
parlaient cheveux, couleurs
je crois
je donne du volume au saxo
j'aperçois chaque note
mais n'entends plus les images.
charles brun, on était là pour rigoler
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire