Gilles D’Elia |
Il existe à Madrid, la ville dont ma famille paternelle est originaire, un poète qui porte mes nom et prénom. Une dizaine d'années nous séparent. Il est plus jeune. Wikipedia lui a attribué ma traduction d'un écrivain espagnol reconnu. Interrogé à ce sujet dans la presse, l'homonyme a nié être l'auteur de mon texte, affirmant qu'il ne maîtrisait aucune langue étrangère, qu'il s'agissait sans aucun doute d'une erreur de l'encyclopédie en ligne. Je n'ai pas vérifié si le lien hypertexte a depuis été corrigé. A qui peut-il renvoyer aujourd'hui ? Je me suis sans cesse efforcé pour n'être nulle part répertorié. Récemment, l'ami Juan Tallón s'est retrouvé aux côtés de ce poète madrilène à l'occasion d'une table ronde. Juan et moi dialoguons régulièrement par mail depuis des années mais nous ne nous sommes jamais vus. Tout naturellement, lorsque les organisateurs du débat ont fait les présentations – ni l'un ni l'autre ne se connaissaient – Juan, passée la surprise, n'a pas caché son enthousiasme. Enfin, nous nous rencontrions. L'autre a immédiatement saisi la méprise et pensé au traducteur qu'il prétendait ne pas être. Depuis cet épisode rapporté par Juan, je suis totalement déconcerté. Soit. Ce type a démenti à deux reprises – du moins à ma connaissance. Il n'est pas moi, c'est entendu. Mais qui peut certifier que je ne suis pas lui ?
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