jeudi 29 avril 2021

Pas d'instinct social


Carl Seelig


Bonnes nouvelles, le confinement dure encore au moins une semaine, le couvre-feu jusqu'à l'été, et les Suisses de ZOE éditions poursuivent la publication de nouvelles traductions des textes de Robert Walser. Deux titres viennent de paraître : Vie de poète, malheureusement privée de la préface de l'inénarrable Philippe Delerm…, et Promenades avec Robert Walser, par son confident Carl Seelig, qui se démènera comme un autre dingue pour la diffusion de l'œuvre du fameux confiné de Herisau après l'avoir côtoyé durant 20 ans.

 

Savez-vous pourquoi je n'ai pas réussi, comme écrivain ? Je vais vous le dire : je n'avais pas assez d'instinct social. Je n'ai pas assez joué la comédie sociale. C'est sûr et certain ! J'en suis parfaitement conscient aujourd'hui. Je me suis trop laissé aller à mon plaisir personnel. Oui, c'est vrai, j'avais des dispositions pour devenir une sorte de vagabond et je me suis à peine défendu contre cette tendance.

 

Carl Seelig, Promenades avec Robert Walser,
nouvelle traduction de Marion Graf

2 commentaires:

  1. Juste en passant : la première traduction des Promenades avec R.Walser a été celle d'un ami disparu il y a un peu plus d'un an (Bernard Kreiss Ed. Rivages 1989) qui m'ouvrit à Thomas Bernhard (qu'il traduisit aussi), à Uwe Thimm et à la littérature allemande.
    Enfin si vous allez à Berne, RDV au Centre Robert Walser

    [Centre Robert Walser.

    A Berne, au cœur de la vieille ville, l’écrivain suisse que Walter Benjamin, Kafka, Zweig, Sebald, Jelinek ont d’emblée admiré a désormais son Centre. Sur l’œuvre de celui qui voulait n’être qu’un « joli zéro tout rond » est entrepris un gros travail d’archivage, de conservation, de déchiffrage de ses proses, d’acquisition de documents encore en mains privées. Des bénévoles assurent l’accueil au Robert Walser Zentrum (Marktgasse 45, Berne). Comment ignorer celui qui resta enfermé à l’asile de la Waldau puis à celui de Herisau de 1929 au 25 décembre 1956 ? Pour caractériser ses travaux, il avait griffonné : « Il me plaît de comparer mes petites proses à de petites danseuses qui dansent jusqu’à ce qu’elles soient totalement usées et s’écroulent de fatigue»] Extrait billet-bibi Juillet 2010

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  2. Merci cher Bibi pour cette note instructive. J'ai découvert Walser dans les années 1980-90 : traductions de Bernard Lortholary, Marthe Robert, Jean Launay et… Bernard Kreiss, donc, dont j'ai lu par la suite les versions de Thomas Bernhard. Il est bon pour la littérature que de nouvelles traductions surgissent de temps à autre. Le travail de Marion Graf me semble remarquable. Bonnes lectures !

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