Margaret Durow |
Et parfois dans cette existence chaotique, il arrive de bonnes suprises. Le journal, où je ne mets plus les pieds depuis un moment, a reçu à mon attention un bouquin – événement rare –, dédicacé nominativement par son auteur – pratique probablement courante dans le monde du livre, mais inhabituelle en ce qui me concerne. L'événement est d'autant plus étrange qu'il s'agit de poésie et que j'ignorais jusqu'ici l'existence du signataire, un certain Benoit Caudoux. A travers les quatres lignes stylographiées de la page 3, je tente de percevoir un signe, une piste, un mot qui secouerait violemment – en douceur, je suis également preneur – ma mémoire, mais que dalle. Je fais alors dans le froid défiler les yeux rouges sur les mots éparpillés à travers les pages et suis soudain saisi par un profond sentiment de gratitude pour l'auteur, l'éditeur et le facteur. Comment ne pas y voir un vague cousin éloigné de Charles Brun, voire un faux pseudonyme de celui-ci ? – j'imagine que je n'en saurai jamais rien, et c'est ainsi très bien.
demandez-moi du flamenco
de la salsa
des chansonsdemandez-moi des claquettes
et des violons tziganesdemandez-moi des sauts
carpés
des personnagesdu sirtaki
et de
pleurer
sur des chevauxou sur
des musiciensd'être là devant vous
exactement comme seulet des yeux qui écoutent
et qui montrent
sans diremais
ne me demandez pas
de vivre dans ce monde
que vous
vous dessinez
sans vous en rendre compte
Benoit Caudoux, Drapeaux droits,
ed. Héros-Limite, 2020
Ah oui en effet... Et la photo est superbe
RépondreSupprimerJe suis allé voir le site de cette photographe c'est vraiment formidable. merci pour la découverte tant de l'image que du poème
RépondreSupprimerCher Kwarkito, un peu de lumière est on ne peut plus bienvenue dans les jours sombres que nous traversons…
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