mardi 10 novembre 2020

A moindre frais

 

Gérard Petrus Fieret

 

et
je valdingue dans l'ultime lit

conjuré

fou dans la pénombre
implorant
la nuit à changer d'avis
à moindre frais
rassure-toi mécréant 
tu seras toujours

maudit assoiffé

cherchant sans fin les paradis

perdus

verre à la main

j'avance une dernière fois

plaine des petits
planteurs
la solitude est grandiose

j'aimerais porter moi aussi

cette veste de soie rose

t'écrire des poèmes

à la jarre seventies

mais
 
cette lumière tant rêvée
nous rend moroses
emmène-moi enfin jusqu'à la lune
pleine qui nous
crachait son lait

seul ici

je fais bouger les lignes
à haute-tension  
au-dessus de moi
ne peux détacher mes yeux
de toi

j'ai perdu notre asile
offrons une fois encore veux-tu
chair contre chair
ce tango
pour claude
paradis enfer tu le sais vont de pair

 

Charles Brun, la musique adoucit les peurs




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