Dans le bordel de mes piles de bouquins en équilibre et suspens, je prends un premier volume, recommandé par mon ami le yéti, dont j'avais noté la référence sur un carnet, et oublié une fois acquis, et lis, reconnaissant, une autre consolation :
Ecris, je t'en prie. Deux lignes seulement, au moins cela, même si ton esprit est bouleversé et tes nerfs ne tiennent plus. Mais chaque jour. En serrant les dents, peut-être des idioties dépourvues de sens, mais écris. L'écriture est une de nos illusions les plus ridicules et pathétiques. Nous croyons faire une chose importante lorsque nous traçons des lignes noires qui sur le papier blanc se contorsionnent. De toute façon, c'est là ton métier, que tu n'as pas choisi toi-même, qui t'a été attribué par le sort, c'est la seule porte par laquelle, éventuellement, tu pourras t'échapper. Ecris, écris. A la fin, parmi les tonnes de papier à jeter, une ligne pourra être sauvée. (Peut-être.)
Dino Buzzati, Nous sommes au regret de…
trad. Yves Panafieu avec la collaboration d'Anna Tarantino,
Pavillons poche, Robert Laffont
Magnifique, je pense à une phrase de l’écrivain Stéphane Zagdanski, « l’acte du désir est l’écriture ».
RépondreSupprimerBien à vous