La vieillesse vous arrache les choses une à une. C'est comme avancer à reculons à travers le temps où vous les acquériez une à une. La différence, c'est qu'alors vous pouviez fêter chaque nouveauté, mais que vous n'en aviez pas conscience. Maintenant, au contraire, la conscience vous suit comme une valise qui rebondit sur les marches derrière vous. Avec un petit écart de temps. Une cruauté en dents de scie.
Pour remplacer ce qui manque, il existe de minuscules prothèses, les nôtres ou celles d'autrui. Le fameux autre qui nous assiège toute notre vie (prochain, voisins, objets, instruments…), prend acte de la reddition et commence à s'engouffrer. Tout doucement nous nous entrelaçons.
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