C'est au son de l'accordéon
Que Nénette a connu Léon
Et que j'ai rencontré Fernande.
Elle était mince, elle était grande :
Cheveux coupés, l'air d'un garçon.
Chacun sa part et sa légende.
J'ai pris Fernande un bon moment
Pour l'héroine d'un roman,
Mais aujourd'hui je me demande
Si c'était vraiment pour Fernande
Et non pas pour l'accordéon
Que mon coeur battait pour de bon.
Il jouait un air triste et tendre
Avec de longs gargouillements
Et l'extase jointe au tourment
Y faisait, pour qui sait entendre,
Tournoyer mille enchantements.
Qui veut aimer souffre d'attendre.
J'ai trop souffert à mes vingt ans
Pour qu'au musette, en l'écoutant,
L'accordéon qui tant est tendre
Et rauque inexorablement,
Ne me permette de comprendre
Désormais qu'il est l'instrument
Des poètes, des coeurs à prendre
Et de mes mauvais garnements.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire