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Arthur Tress |
Les enfants aiment y fouiller en quête de signes.
Les princesses provençales s'en faisaient
Des compresses d'éternelle jeunesse.
On l'épand dans les champs au printemps et les blés poussent.
Dans l'âpre douleur, tu te retournes, heureux.
Mais ce n'est pas de la merde que tu vois, qui t'observe.
C'est ton âme boueuse qui a rampé hors de toi.
Ton seul véritable enfant. Tombé hors de toi.
Sans ton âme tu n'es qu'un moule sans valeur.
C'est pourquoi tu la perds et la crées. Tu perds et tu crées.
Tu n'échangerais pas ta merde pour tout l'or du monde.
Tu n'échangerais ta merde que pour l'amour.
Aleš Šteger, Le livre des choses,trad. Guillaume Métayer, ed. Circé, 2017
Il contient trois "merde" mais aussitôt lu on y replonge. Ce poème est superbe. (Il paraît que l'infréquentable Erzsébet Báthory gobait les crottes de lapin comme des gélules parce qu'elles lui conservaient un teint frais.)
RépondreSupprimerLe poème est intitulé Merde. Tout est dit…
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