mercredi 16 avril 2025

Des mouches

Sergio Larraín


 

 

J'insiste sur le fait qu'il n'y a pas de poètes, ce qu'il y a ce sont de simples vecteurs de poésie.
Au cours d'un été à quarante-quatre degrés, dans un village de Santiago del Estero, je me suis rappelé ceux qui se disent poètes en observant un robinet à sec avec des mouches tout autour qui auraient tout donné pour une goutte d'eau. C'est comme ça, les soi-disant poètes se disputent les robinets, mais l'eau ne leur appartient pas… ni la terre, ni l'air, ni rien. Il faut se contenter des mots et rien d'autre !

 

Extrait de la postface avec dettes de l'obscur Argentin Ricardo Zelerayán à son recueil, l'un des rares, L'Obsession de l'espace (1972), enfin traduit en français, en l'occurrence par Solange Gil et Antonio Werli. C'est à paraître sous peu aux éditions du Dilettante, 18 euros. On y reviendra.

2 commentaires:

  1. Un poète n'est que la façon qu’a un vers de produire un autre vers.
    (Petit détournement de Samuel Butler ; l'original : « La poule est seulement un moyen pour l'œuf de faire un autre œuf. »)

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