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André Kertész |
Tiens-toi bien : je suis convoqué au ministère. J'y aperçois Rachida Dati... Je rêve. Je sais pertinnement que je suis en train de rêver. Je me demande tout de même comment ils m'ont contacté. Comment ont-ils fait pour me retrouver ? Pourquoi ont-ils pensé à moi – qui les exècre totalement... Etrangement, je suis partagé entre le dégoût, le sentiment d'imposture – qui fait pourtant de moi un des leurs – et surtout l'opportunité unique, inespérée, d'assurer mes vieux jours en travaillant au ministère. L'occasion de finir ma vie avec des revenus bien supérieurs à ce que m'octroiera ma chaotique carrière professionnelle. J'en oublie alors mes principes, n'ai aucun scrupule, me voilà aussi corruptible que les autres, un vendu prêt à tout, une véritable ordure... Me débattant pour ne pas me réveiller, j'apprends qu'il ne s'agit pas d'un simple poste, mais d'un portefeuille ! Je dois absolument m'accrocher, ne pas sortir de ce rêve ! Ils veulent me confier le ministère, tu te rends compte ? Moi, ministre de la Culture ?! Je commence à trouver cela normal. J'ai même un costard. Et lorsque je suis enfin reçu sous les ors de la république, comme on dit, stupéfaction, on me couvre d'un vieux feutre et m'informe solennellement que je suis nommé ministre du Tango !
charles brun, rêves de bandonéon
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