Michael Ochs |
Les gens mieux lotis que nous étaient à l’aise
Ils habitaient des maisons peintes avec W.C. et chasse d’eau
Avaient des voitures dont l’année et la marque étaient reconnaissables.
Moins bien lotis que nous, c’étaient de pauvres gens sans travail.
Leurs bagnoles bizarres étaient sur cales dans des cours poussiéreuses.
Les années passent, tout – et tout un chacun –
est remplacé. Mais une chose est restée vraie –
je n’ai jamais aimé le travail. Mon but a toujours été
de glander.
Je voyais ce que ça avait de méritoire.
J’aimais l’idée d’être assis dans un fauteuil
devant chez soi pendant des heures, sans rien faire d’autre que porter chapeau en buvant du Coca.
Quel mal y a-t-il à ça ?
On tire sur une cigarette de temps en temps.
On crache. On sculpte des trucs en bois avec un couteau.
Ça fait du tort à qui ? De temps à autre, on appelle les chiens
pour chasser le lapin. Essayez voir une fois.
De loin en loin saluer un gros môme blond comme moi
en disant, « Je te connais, non ? »
Et pas, « Qu’est-ce qu’on fera de toi quand tu seras grand ? »
(La Vitesse foudroyante du passé),
trad. Jacqueline Huet, Jean-Pierre Carasso, Emmanuel Moses,
ed. de L'Olivier
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire