Elle se tourna contre moi, pressant ses seins, son ventre, contre mon corps. M'embrassant dans le cou. Me chuchottant dans l'oreille : je t'aime.
Je t'aime... Pour le coup, ça me réveilla. C'était le sept cent trentième matin qu'elle me disait : « Je t'aime ».
Verbe du premier groupe. Galvaudé. Haïssable.
Je grognais quelque chose qui pouvait passer pour un : « Moi aussi ». Ça la conforta ― réconforta ― pour la sept cent trentième fois. Constance. Constance !
Elle posa sa main sur mon sexe. Puis sa bouche.
Tous les matins, je me réveillais dans sa bouche et on peut dire que je commençais ma journée dans son sexe. Ou ailleurs.
Elle s'appelait Constance. Et c'était ma femme. Je ne l'aimais pas. Ni elle. Ni personne. Raisonnablement, je ne tolérais que moi.
Jeudi 14 janvier. Je me taris en elle. Elle dut être satisfaite. Elle gémit, me dit : mon amour, me mordit l'oreille et me sussura : c'était bon, Sam... c'était merveilleux.
Vastitude de sa connerie.
Je lui plantais mes dents dans un sein. Pour me venger. Elle cria. C'était de plaisir...
Elle prit ma main droite et la posa contre son ventre à la lisière de son sexe poisseux. Elle se leva sur un coude, me regarda. Moi aussi.
Elle devait sûrement personnifier l'amour. La plénitude de la femme accomplie. L'après-extase. Moi, je voyais autre chose : cinquante-quatre kilos d'os et de viande. Ma main était toujours captive. Ses gros yeux bleus me dévoraient. S'humidifiaient. C'est à ces moments-là qu'elle me faisait le plus penser à ses soeurs qui regardent les trains.
Ma femme est une vache : premier chapitre.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire