dimanche 17 août 2014

Jogging du dimanche


Mais j’en ai rien à foutre, fallait réfléchir avant, tu te retrouves dans la merde maintenant, eh ben, tu veux que je te dise, tant mieux pour toi, parce que tes petits « Je t’aime ma chérie… Je t’aime, je t’aime… », je sais que tu les dis à d’autres parce que figure-toi je connais très bien quelqu’un que tu vois et à qui tu parles et cette personne, elle me raconte tout ce que tu lui dis de A à Z, ouais, parfaitement, elle me raconte tout, tu sais quoi ? : faut que t’évolues, parce que t’es trop jeune dans ta tête, alors je vais te dire, j’ai pas besoin d’un mytho comme toi, moi, tout ton cinéma là, j’en ai pas besoin, tu sais quoi, j’ai déjà assez de problèmes dans ma vie, j’ai pas besoin d’un mec comme toi.
Elle filait dans la rue, ses mômes autour d'elle, parmi la foule du marché. Son jogging vintage mettait en valeur son surpoids, mais elle avançait fière, parlant fort, dans une main son téléphone qu’elle collait à l’oreille, dans l’autre, le plus petit de ses trois moutards. En remontant chez moi, j’ai repensé à elle. Non seulement, je savais que jamais je ne pourrais tenir, hurler, de tels propos en public, avec ou sans enfants à la main, mais que, même dans l’intimité d’une chambre je n’avais jamais été capable d’une telle sincérité.

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