Jogging du dimanche
Mais j’en ai rien à foutre, fallait réfléchir avant, tu te
retrouves dans la merde maintenant, eh ben, tu veux que je te dise, tant mieux
pour toi, parce que tes petits « Je t’aime ma chérie… Je t’aime, je t’aime… »,
je sais que tu les dis à d’autres parce que figure-toi je connais très bien
quelqu’un que tu vois et à qui tu parles et cette personne, elle me raconte
tout ce que tu lui dis de A à Z, ouais, parfaitement, elle me raconte tout, tu
sais quoi ? : faut que t’évolues, parce que t’es trop jeune dans ta tête, alors
je vais te dire, j’ai pas besoin d’un mytho comme toi, moi, tout ton cinéma là,
j’en ai pas besoin, tu sais quoi, j’ai déjà assez de problèmes dans ma vie,
j’ai pas besoin d’un mec comme toi.
Elle filait dans la rue, ses mômes autour d'elle, parmi la
foule du marché. Son jogging vintage mettait en valeur son surpoids, mais elle
avançait fière, parlant fort, dans une main son téléphone qu’elle collait à
l’oreille, dans l’autre, le plus petit de ses trois moutards. En remontant chez
moi, j’ai repensé à elle. Non seulement, je savais que jamais je ne pourrais
tenir, hurler, de tels propos en public, avec ou sans enfants à la main, mais
que, même dans l’intimité d’une chambre je n’avais jamais été capable d’une
telle sincérité.
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