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| Francisco Ontañón |
C’est la nuit et je suis dans la partie haute
de Barcelone et j’ai déjà bu
plus de trois cafés crème
en compagnie de gens que je ne
connais pas et sous une lune qui parfois
me semble si misérable et parfois
si seule et peut-être qu’elle n’est
ni l’un ni l’autre et que je
n’ai pas bu de café mais du cognac et du cognac
et du cognac dans un restaurant de verre
dans la partie haute et que les gens à qui
j’ai cru tenir compagnie en fait
n’existent pas ou que ce sont des visages entrevus
à la table voisine de la mienne
où je suis seul et soûl
en train de dépenser mon argent à l’une des limites
de l’université inconnue.
Roberto Bolaño, Poèmes,trad. Robert Amutio et Jean-Marie Saint Lu, Points

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