Revenez vite
Dans la correspondance entre Brice Parain et Georges Perros, on trouve une lettre de ce dernier, de l'année 1960 mais non datée plus précisément, et qui débute ainsi.
Cher Brice Parain,
Bien reçu votre carte et les trois livres. Merci. Je vais y aller.
C'est comme un moteur qui ne s'arrêterait pas, emballé. Depuis votre départ, je me parle tout seul, discute, me contredis ; dans la rue, on me regarde. On pense que ce type n'est pas tout à fait normal. Mes propos tournent autour d'une religion, d'un prophétisme, du communisme, etc. Bref, vos thèmes majeurs, colère en moins. Et maturité. Je m'y noie un rien, les retourne soit avec précaution, soit avec rage. Le soir, je suis crevé. Alors, si vous ne voulez pas me voir tomber malade, revenez vite (...)
Brice Parain, Georges Perros,
Correspondance, 1960-1971,
Gallimard
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