samedi 9 septembre 2023

Une grande cloche

Stephan Vanfleteren

 

Plus tard, je me suis mis à écrire pour le théâtre parce que je cherchais un écho. Une petite salle de cinq cent personnes qu'on sent réagir, c'est mieux que rien. Car le pire, tout de même, c'est l'indifférence, c'est le sentiment qu'on écrit et que pas un chat ne vous lit, enfin, si les chats lisent. Que tout ce que vous écrivez est mis sous cloche, sous une grande cloche. Au théâtre, vous savez immédiatement si ça marche ou pas. Quand je fais un poème, je puis tout juste supposer que quelque part à Groningen une infirmière schizophrène se penche sur mon opuscule et qu'ensuite elle met fin à ses jours.

 

Hugo Claus in La version Claus
avec Mark Schaevers,
trad. Alain van Crugten,
éd. Aden, 2010

2 commentaires:

  1. Merci Amigo !
    Il y a longtemps j’avais publié un poème de Hugo Claus sur mon blog. Je viens de relire quelques poèmes ce matin après être passé par ici.
    La mélancolie de cet homme, sa tristesse, j’aime sa poésie à fleur de peau. Sans doute l’indifférence des autres, la solitude de l’écrivain poète en sont une des causes, mais aussi l’incompréhension.
    Et puis, le talent gâché de Sylvia Kristel, c’est comme écrire ou peindre dans le vide et sans écho.
    Abrazote
    L

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  2. Cher Luc, c'est toi qui m'a fait connaître ce sacré bonhomme ! Quant à Sylvia Krystel, j'ai découvert (sans macabre jeu de mots) récemment son parcours, que j'ignorais... Tragique destin des sex-symbols, comme on dit. Amitié

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